Entre la crainte d’un black-out après un orage magnétique et les délicates questions de santé autour du rayonnement des ondes téléphoniques, les assureurs restent prudents quant à leur exposition à des risques certes invisibles mais potentiellement très coûteux.
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« Nous vivons dans un bain d’ondes permanent ! » Voilà comment Marc Arazi, médecin, négociateur du Grenelle des ondes et ex-coordinateur régional de l’association Priartem (Pour une réglementation des antennes relais de téléphonie mobile), aujourd’hui indépendant, résume notre quotidien au contact d’appareils et d’installations émetteurs de rayonnements et ondes électromagnétiques (OEM). Depuis plus de vingt ans, les conséquences potentielles de champs électromagnétiques (CEM) sur la santé animent le débat public, entre rapports d’experts et études des autorités compétentes. Et devant le développement tous azimuts de la téléphonie et de l’internet mobile, deux sujets inquiètent particulièrement : le rayonnement des portables utilisés quotidiennement et la puissance des ondes diffusées par les antennes relais, dont les installations se sont multipliées ces dernières années. Sur la sensible question des responsabilités, les assureurs se montrent extrêmement mesurés et discrets. D’abord parce qu’« à l’heure actuelle, il n’y a pas de lien de causalité établi scientifiquement entre, d’un côté, l’exposition à des ondes de type téléphonique et, de l’autre, une affection particulière », rappelle Guillaume Farges, risk manager chez Scor GlobalP&C « Peut-être sommes-nous tous en train de contracter des cancers sans même le savoir. De la même manière que pour les OGM, si la nocivité des ondes est un jour officiellement prouvée, vous pouvez imaginer le nombre de plaintes potentielles que cela pourrait entraîner…», s’exclame un assureur.