Marc Arazi, médecin, négociateur du Grenelle des ondes et expert indépendant
« Face à ce risque émergent, certains ont intérêt à ne pas le considérer comme tel, notamment pour éluder les cas des pathologies les plus lourdes diagnostiquées sur des riverains d’antennes-relais ou des élèves dans leurs écoles, comme à Ruitz dans le Pas-de-Calais (cancers, lymphomes, etc.). Il y a également un débat autour du rayonnement des téléphones portables lorqu’ils sont au contact de la peau. Même les États ayant autorisé la mise en vente de ces appareils pourraient être mis en cause, les fabricants de leur côté n’ayant fait que respecter les normes en vigueur. Dans ce dernier cas, le sujet de l’assurance est anecdotique car aucune compagnie ne pourra couvrir la gravité et les conséquences financières d’un tel risque. Au final, l’exposition dans le temps à ce risque est un facteur exponentiel, risque qui deviendra à un moment donné sériel. C’est l’amiante puissance 10 ! »
« Difficile d’imaginer une sinistralité similaire à celle liée à l’amiante »
Guillaume Farges, risk manager chez Scor Global P&C
« En France, la responsabilité de l’employeur ne pourra être engagée qu’en cas de faute inexcusable. Aujourd’hui, le fait même qu’il y ait des doutes sur les affections alléguées aux CEM est un obstacle en tant que tel à la reconnaissance de maladie professionnelle. De plus, il n’y a pas de pathologie supposée liée aux ondes dans les tableaux des maladies professionnelles de l’ Institut national de recherche et de sécurité (INRS). Nous travaillons actuellement avec une société américaine [Praedicat, NDLR] qui aide Scor à suivre l’évolution des connaissances scientifiques pour de nombreux risques...