Le casse-tête de l’assurance de la supply chain, enjeu majeur pour les entreprises, n’est pas nouveau. Mais la crise sanitaire, en poussant les chaînes logistiques au bord de la rupture, a fait émerger de nouvelles difficultés.
Les réflexions autour de la gestion des risques et l’assurabilité de la supply chain, c’est-à-dire la manière dont une entreprise peut couvrir les pertes financières liées à la rupture de cette chaîne, ne sont pas nouvelles. Les fumées du volcan islandais Eyjafjöll en 2010, les inondations catastrophiques en Thaïlande en 2011, ou encore l’accident nucléaire de Fukushima la même année ont déjà mis à rude épreuve les chaînes d’approvisionnement. Toutefois, la crise sanitaire a marqué un tournant. « Il y a cinq ans, les réflexions se concentraient sur l’optimisation des coûts, la rapidité d’exécution, l’importance de travailler à flux tendus et de diminuer les stocks, rappelle Pascal Matthey, responsable marine pour Axa XL Risk Consulting. Sans prendre autant le temps qu’aujourd’hui d’évaluer les risques induits en matière de fragilisation des chaînes logistiques. » Or, la pandémie a poussé celles-ci au bord de la rupture, jouant « un rôle de catalyseur et d’accélérateur des changements déjà en cours », formule Loïc Le Dréau, directeur des opérations de Paris pour FM Global.
Explosion du e-commerce
Parmi ces changements, il y a eu l’explosion du commerce en ligne. En 2020, le week-end du Black Friday a battu des records avec des ventes en ligne dépassant les 7,4 Md$ aux États-Unis. « Les consommateurs sont maintenant rodés aux achats en ligne et à l’affût de bonnes affaires », résume Pascal Matthey. Le spécialiste de la gestion des risques souligne que les entreprises avaient sous-estimé la réactivité...