Apparus au début des années 90, les Catastrophy Bonds se sont fait une place au soleil sur le marché de la réassurance. Ces obligations indexées sur les événements naturels extrêmes et leurs conséquences séduisent de plus en plus d’assureurs et d’assurés, mais aussi des gérants d’actifs. En parallèle, la Commission européenne plaide pour leur développement.
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Volens nolens, l’assurance est à l’origine de nombreux instruments financiers qui ont façonné les marchés d’aujourd’hui. Outre les options et les swaps pour couvrir les fluctuations de changes, ou les Credit default swaps (CDS) et autres subprimes pour garantir les risques de défaillance d’emprunteurs immobiliers, le secteur a surtout mis en orbite les Cat Bonds. Ces obligations catastrophes ou dérivés climatiques garantissent les conséquences d’intempéries extrêmes telles que cyclones, inondations, raz-de-marée ou tremblements de terre. Voire d’autres aléas comme une pandémie. « Ce sont des produits financiers dépendants d’un trigger, un déclencheur de pay out relié aux événements catastrophiques », explique Fabien Graeff, responsable de la structuration alternative en Europe continentale pour le courtier Marsh. Le fonctionnement de ces produits alternatifs ou complémentaires à la réassurance classique est aussi simple dans son idée que sophistiqué dans sa mise en œuvre : un risque assuré va être transféré aux marchés financiers plutôt qu’à la réassurance. Tant que l’aléa prévu ne se produit pas, les investisseurs institutionnels recevront tous les ans un intérêt supérieur à celui des obligations souveraines les plus sûres, car majoré d’une prime de risque, jusqu’à l’échéance de leurs titres. En cas de catastrophe en revanche, ils perdent l’intégralité de leur mise qui est récupérée par l’émetteur du Cat Bond.
Enedis (anciennement ERDF) a ainsi couvert une partie de son...