Les secteurs du transport routier de voyageurs (TRV) et du transport public de voyageurs (TPV) sont à la peine pour assurer les flottes de véhicules. Fédérations professionnelles et dirigeants de PME tirent la sonnette d’alarme auprès de Bercy pour faire revenir les assureurs dans la course. C’est l’heure de vérité pour un segment structurellement déficitaire, qui plus est engagé dans la transition énergétique.
La pandémie n’a pas inversé la tendance observée dans le secteur du transport routier de voyageurs (TRV) et du transport public de voyageurs (TPV). En 2022, il est toujours aussi difficile pour un autocariste de trouver un assureur pour couvrir les risques de sa flotte de véhicules. « Les assureurs cessent d’assurer les flottes d’autocars depuis une dizaine d’années. Seul Axa continue de le faire et de prendre de nouveaux contrats », remarque Ingrid Mareschal, déléguée générale de la Fédération nationale des transports de voyageurs (FNTV), laquelle fédère 2 777 entreprises en France (artisans, TPE, PME et groupes) soit l’équivalent de 69 000 autocars (chiffres 2021). Elle poursuit : « Les assureurs expliquent que le marché du TRV n’est pas rentable et que les provisions pour risques graves sont très importantes en cas d’accidents. Nous avons beau afficher un faible taux d’accidents corporels impliquant un autocar, soit 0,2 % en 2020, un sinistre coûte plusieurs millions d’euros lorsqu’il survient avec malheureusement de nombreuses victimes. Chaque année, depuis 3 ou 4 exercices, j’ai des remontées violentes de la part des adhérents qui ne comprennent pas pourquoi ils reçoivent des notifications de hausses de primes d’assurance qui oscillent de 10 à 25 % d’une année sur l’autre. On estime que l’assurance est le quatrième poste de charges dans les métiers du TRV, après la masse salariale, les véhicules et le carburant. Ce poste augmente tous les ans, ce n’est pas soutenable au vu des marges faibles que les opérateurs génèrent sur leur marché. »