« La sinistralité a eu un impact modéré sur les fonds propres des réassureurs »
Après un premier semestre catastrophique, comment se portent les réassureurs ?
Nous suivons de près l'évolution des fonds propres des différents acteurs. Et il ressort de nos analyses que la forte sinistralité du premier semestre a eu un impact modéré sur les fonds propres des réassureurs. En effet, les événements ont essentiellement dégradé les résultats plus que les capitaux des réassureurs, sauf pour une poignée d'opérateurs. Dans l'ensemble, l'industrie a fait preuve d'une forte résilience aux événements catastrophiques, ce qui est finalement assez rassurant pour les cédantes.
Pourtant, on évoque une facture de plus de 60 Md$ sur le premier semestre...
C'est exact ! Mais il convient aussi souligner que les réassureurs développent depuis plusieurs années une gestion du risque performante, avec un monitoring par zone très précis. Il est devenu par conséquent extrêmement rare de voir un acteur surexposé dans une région à risque. Ceci explique le fait que la solidité financière des réassureurs soit finalement peu impactée par la sinistralité du premier semestre. Dans le cadre de cette politique de dispersion, les réassureurs pourraient allouer davantage de capacité au marché européen.
Justement, comment voyez-vous la dernière ligne droite avant les renouvellements ?
Dans la mesure où le marché a réussi, jusqu'à maintenant, à absorber les sinistres, les politiques de souscription s'inscriront dans la lignée de 2011. Nous ne nous attendons pas à une réaction épidermique des réassureurs sur le plan de la tarification, y compris pour les événements naturels. En revanche, certains fournisseurs durcissent leurs positions notamment sur les très hautes lignes. Mais il s'agit d'un épiphénomène en regards des budgets globaux. Dans l'ensemble, nous permettrons probablement à nos clients de renouveler leur traité dans des conditions encore très satisfaisantes.