Les professions réglementées sont-elles pour vous une cible privilégiée ?
Les professions réglementées représentent près de la moitié de notre activité affinitaire, qui correspond à 20 % du chiffre d’affaires d’Aon en France. Nous possédons une expertise historique sur cette cible et plaçons 80 M€ de primes nettes par an sur le marché, ce qui nous permet d’avoir un levier de négociation auprès des porteurs de risques. Nous comprenons et anticipons les évolutions de ces professions à la fois en termes de tarification, de développement à l’international, et de pratiques métiers.
Quelles sont les spécificités de ce marché ?
Nous approchons les groupements professionnels via leurs instances représentatives avec une approche globale, tout en prenant en considération les différentes typologies de clientèle au sein d’une même profession. Cette mutualisation permet l’optimisation des primes et le maintien des cotisations sans à-coups. L'assurance de ces professions est en grande partie encadrée par la loi. Notre rôle est d’étendre ce cadre au-delà des minimas pour anticiper les évolutions des activités.
Les décrets d'application de la loi Macron prévoyant des baisses de tarification pour certaines professions réglementées pourraient-ils avoir une incidence sur les offres assurantielles ?
La baisse de tarification aura un impact sur la marge dégagée par ces professions qui pourraient être tentées de réduire les investissements dédiés au développement de leur activité. Cela pourrait avoir une conséquence sur la sinistralité à moyen ou long terme. Ces professions ont besoin d’un double accompagnement. Il est donc important d’optimiser les conditions tarifaires en vérifiant que le coût des sinistres passant par un réglement judiciaire (40 % des cas) n’est pas surestimé par l’assureur alors que le coût réel ne sera constaté qu’après environ six ans, mais aussi de renforcer la prévention des sinistres.