La campagne des renouvellements de janvier 2016 est en cours. Quels comportements observez-vous de la part des cédantes ?
Ces dernières années, les cédantes cherchaient à conserver les risques pour optimiser leur budget d’achat de réassurance. Les rétentions ont donc augmenté avec un impact sur la fréquence moyenne de sinistralité. Les tarifs sont aujourd’hui très compétitifs, proches des prix techniques. Cette année, le marché reste concurrentiel, et les cédantes connaissent des défis de croissance et de rentabilité, d’où des pressions sur les tarifs qui demeurent. Cependant, ce mouvement ralentit et la demande redémarre. L’offre est toujours largement disponible, mais la consolidation actuelle va freiner la surabondance du marché, et nous devrions revenir à un équilibre en 2016 ou 2017.
La mise en place prochaine de Solvabilité II modifie-t-elle la perception de la réassurance ?
Oui, nous sommes en pleine mutation. La réassurance était un outil de gestion de la volatilité, un fournisseur de capacité aux yeux des cédantes, elle est aujourd’hui un outil d’accompagnement dans l’optimisation de la gestion du capital. La réassurance devient ainsi plus stratégique, et relève désormais des directions financières. Si certaines cédantes y sont déjà préparées, d’autres doivent relever le défi pour intégrer la réassurance dans leur réflexion stratégique et non plus seulement dans leur mode de gestion.
Quel regard portez-vous sur le marché français de la réassurance ?
Le marché français est parfaitement mature et concurrentiel. Les prix sont tirés vers le bas et les capacités abondent. Pour les cédantes, les défis de rentabilité technique et de croissance demeurent pressants. Pour certains, l’impact de la loi Hamon est un défi supplémentaire. Nous observons un...