Après un exercice 2011 qualifié "d'année noire" pour le Lloyd's, le directeur général du marché d'assurance tricentenaire, Richard Ward, de passage à Paris, expose ses attentes en matière tarifaire et sa stratégie de développement sur le marché hexagonal.
rédacteur en chef
Quel bilan dressez-vous de l'exercice passé ?
2011 a été une année difficile compte tenu des catastrophes naturelles et du montant historique des dommages assurés (108 Md$). A l'heure où je vous parle, 2011 représente la deuxième année la plus coûteuse pour notre industrie. Et pour le Lloyd's, il est possible qu'il s'agisse de l'exercice le plus onéreux de notre histoire. Car le coût exact des catastrophes du second semestre (ouragan Irene, tornades aux Etats-Unis et inondations en Thaïlande) reste à déterminer. Cela dit, 2011constitue un exercice intéressant, car en dépit de cette accumulation sans précédent de sinistres majeurs, personne n'a songé à remettre en cause la robustesse du modèle d'affaires du marché du Lloyd's. Nous conservons notre note A+ avec une perspective qui demeure stable. Au total, 2011 restera une année noire pour le marché avec 697 M£ de pertes rien qu'au premier semestre et le coût des sinistres de la seconde moitié de l'exercice qui reste à évaluer. Néanmoins, nous payons les sinistres et sommes bien positionnés pour 2012.
Le marché a-t-il fait évoluer sa politique de souscription à la suite de ces sinistres ?
Non, il n'y a pas de changement significatif ces deux dernières années de la part du Lloyd's. Toutefois, notre caractéristique principale, à savoir notre faculté à ajuster nos capacités de souscription aux mouvements de marché, reste entière. Je suis déçu que les prix n'aient pas encore augmenté en parallèle de la sinistralité, mais je pense que c'est imminent. Pour l'heure, c'est insuffisant tant aux Etats-Unis qu'en Europe. En dépit de hausses plus marquées sur les affaires sinistrées, toutes les lignes de l'assurance directe restent sous-tarifées. Je suis plus confiant en ce qui concerne la réassurance.