Que pensez-vous du virage vers le risque d’entreprise ?
Si tout le monde se met à faire du risque d’entreprise, il n’y aura pas assez d’entreprises pour les 12 000 agents généraux installés en France. Aujourd’hui, les mandantes poussent les agents vers les risques d’entreprise car c’est un créneau rentable. C’est un segment à forte valeur ajoutée, mais qui demande une grande technicité et, actuellement, seuls 15 % des réseaux d’agents sont spécialisés sur ce risque. Je suis favorable à l’idée de redimensionner les portefeuilles des agents par la diversification de leurs activités et cela passe bien entendu par le risque d’entreprise, mais j’ai plusieurs craintes à ce sujet.
Quelles sont vos inquiétudes ?
D’abord, cela ne doit en aucun cas se faire au détriment du risque de particuliers, qui représente encore près de 65 % du chiffre d’affaires des agents. Il serait dangereux de croire que ce segment peut être totalement remplacé par la vente directe ou par le digital. L’agent général doit continuer à faire du risque de particulier pour asseoir son portefeuille. Faire trop d’entreprises, c’est prendre le risque de fragiliser son cabinet en cas de perte d’un ou plusieurs clients. Le portefeuille d’un agent général doit comporter toutes les familles de risques, y compris l’assurance de personnes, c’est là le meilleur moyen de le stabiliser dans la durée.
Tous les agents généraux sont-ils susceptibles d’être concernés ?
Il ne faut pas oublier que beaucoup d’agents généraux sont aujourd’hui implantés en zones rurales, où il est finalement compliqué de trouver des entreprises. Le tissu économique local, ainsi que la taille des agences...