Il y a un an vous lanciez la Cop, une communauté du conseil en organisation patrimoniale, pourquoi cette initiative ?
Aujourd’hui, seulement 10 % de la population sait ce qu’est un conseiller en gestion de patrimoine, le premier réflexe lorsqu’on a un besoin patrimonial étant toujours de se débrouiller seul ou d’aller voir son banquier. L’idée est donc, à travers un site ouvert aux particuliers et un certain nombre de services dédiés, de donner une plus grande visibilité aux CGPI afin qu’ils occupent la place qu'ils méritent d’avoir auprès du grand public. Je crois plus que jamais à la valeur ajoutée de ces professionnels qui se situent aux confins du commercial et de l’expertise, et sont capables de vendre des solutions patrimoniales sans que cela ne se fasse au détriment de la pertinence et de la qualité du conseil. Mais il y a encore beaucoup à faire pour qu’ils soient reconnus dans cette double dimension. Cela suppose notamment que les concepteurs de solutions d’investissement ne les cantonnent plus au simple rôle de distributeurs et les accompagnent dans une nouvelle logique non plus tournée vers la vente de produits mais vers l’achat de solutions adaptées par le client.
La réglementation européenne devrait faire théoriquement la part belle au canal de distribution des CGP. Mais cette profession encore très atomisée a-t-elle les moyens de saisir cette chance ?
Les CGP sont en effet confrontés à un triple défi réglementaire, tarifaire et technologique et nombre d’entre eux n’ont pas les moyens de le relever. En même temps, les mutations en cours exigent beaucoup d’agilité et les CGP ne se contentent pas d’être des experts patrimoniaux, ce sont également des entrepreneurs flexibles, dotés dans la plupart des cas d’une capacité d’adaptation remarquable. Les partenariats avec les...