Le courtier déplace son siège social de Chicago à Londres. Une traversée de l'Atlantique avant tout dictée par des motivations financières.
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« Aon, premier courtier mondial, s'internationalise toujours plus chaque année. Il est légitime que le groupe implante son siège dans la capitale mondiale de l'assurance », note Robert Leblanc, PDG d'Aon France. L'annonce, mi-janvier, par Aon Corporation du transfert de son siège social de Chicago à Londres, a laissé coi pas mal de monde sur le marché. « Les initiatives de développement du groupe, en Europe et surtout dans les pays émergents, se trouveront facilitées depuis Londres », explique Robert Leblanc.
Mais le courtier, qui dispose déjà d'équipes pléthoriques en Angleterre, avait-il besoin d'implanter son siège à la City, en face du Lloyd's et de celui de Willis, à l'angle de Lime et de Leadenhall Street, pour se rapprocher des marchés émergents ? En outre, seule une vingtaine de top managers seront du voyage transatlantique...
Imposition, optimisation...
La concurrence évoque des gains substantiels en matière fiscale. On parle de 1 Md$... « Le sujet n'est pas le taux d'imposition, mais il y a un volet optimisation financière lié à cette décision », concède Robert Leblanc, qui voit plutôt dans ce choix « une nouvelle démonstration de la capacité d'Aon à se remettre en cause ».
Le courtier affirme qu'aucun emploi n'est menacé par l'opération parmi les 6 000 salariés de la région de Chicago. La ville historique du groupe reste donc le siège des opérations pour le continent américain. Néanmoins, la capitale de l'Illinois, fief de Barack Obama, perd un de ses fleurons. Pour certains, il s'agit d'un camouflet pour le président américain, en campagne pour sa réélection, sur le thème, notamment, de la régulation financière et dans la droite ligne de la loi Dodd-Frank de 2010.