2023 restera comme un millésime marqué d’une pierre blanche pour Groupe Premium. Le groupe spécialiste du patrimoine a accueilli le fond américain Blackstone, aux côtés de ses partenaires historiques Eurazeo et Montefiore Investment, tout en signant une nouvelle année de croissance. Olivier Farouz, son président-fondateur, présente ses projets.
Comment se passe l’intégration de Groupe Premium au sein de Blackstone ?
Formidablement bien ! Nous travaillons avec des gens extrêmement affûtés. Leurs équipes sont dans le contrôle et la compréhension permanente mais pas du tout intrusifs dans notre quotidien. Avec Blackstone, Eurazeo et Montefiore, notre structure actionnariale est idyllique. En un an, nous sommes passés de 351 actionnaires individuels à plus de 500 : salariés, partenaires acquis, sans compter les fondateurs. Le partage de la valeur fait partie des valeurs que je revendique pour le Groupe Premium.
Cette intégration a-t-elle pénalisé votre développement ?
Au contraire ! Notre chiffre d’affaires a augmenté de 188 à 254 M€ et notre Ebitda de 68 à 95 M€, pour des encours sous gestion à 11 Md€. Nous avons poursuivi notre diversification avec la création de notre propre société de gestion immobilière qui va renforcer nos pôles gestion d’actifs et produits structurés. Ces résultats sont le fruit d’une motivation hors normes de nos équipes, du choix de baisser massivement nos frais d’entrée, des synergies et de l’intégration de nos différents métiers.
Vous vous lancez dans l’immobilier. étudiez-vous d’autres pistes de diversification ?
L’explosion de la bulle immobilière, il y a un an, constituait un bon point d’entrée dans l’immobilier. Il n’était pas question de se lancer quand les prix ne cessaient de monter. Nous avons monté notre propre société de gestion mais nous ne partons pas seuls depuis une joint-venture avec le groupe BMF. Nous pourrions attaquer le marché des assurances collectives mais cela impliquerait une très grosse acquisition.
Songez-vous à d’autres acquisitions ? Vous appuierez-vous sur Blackstone ?
Plus que jamais ! Blackstone dispose de moyens financiers quasi illimités. Cependant, nous n’en sommes pas aussi dépendants que nos concurrents qui sans acquisitions ne progressent pas. 89 % de notre croissance 2023 était d’origine interne. Ces performances s’expliquent parce que nous sommes très sélectifs. Il est clair que l’appui de Blackstone s’avère déterminant : nous changeons de dimension. Leur expertise, leur réseau, leur solidité et leur rapidité nous permettent de faire la différence. Nous regardons l’Europe du Sud avec comme priorité l’Italie, l’Espagne, le Portugal. D’autant plus que nous sommes la seule société française active sur le marché des acquisitions.
Comment se déroule la digitalisation de vos activités ?
C’est le point numéro un de notre capacité à nous déployer sur tous nos métiers. Dès 2014, nous avions pris la décision de ne plus avoir de formulaires papiers pour nos souscriptions. On va continuer. Nous nous éduquons auprès des meilleurs pour comprendre ce que permet l’IA et ce qu’elle ne permet pas.
Votre réseau commercial va-t-il s’étoffer ?
Nous comptons trente-sept centres d’affaires en France, contre trente-deux il y a un an. Notre ambition est d’en compter une centaine, avec trois mille conseillers partenaires d’ici quatre ans.
Comptez-vous recruter d’autres talents ?
Nous avons changé d’échelle. Nous avons donc recruté des profils plus à même de diriger une grosse ETI. Outre Nicolas Schimel à la direction générale, Marie Artaud-Dewitte, de Compagnie des Alpes à la direction juridique, le DSI du groupe arrive de Picard. Là-aussi, il faut savoir gérer cette transition, convaincre des salariés qui n’ont pas démérité qu’ils seront pilotés par une personne plus charpentée pour piloter une hyper croissance. Groupe Premium recrutera avec les mêmes valeurs : la mixité, la parité, le partage, la promotion des minorités agissent comme un boomerang. Nous en récoltons les fruits.
