Sur fond de transformations, les agents généraux Axa sont prêts à construire un nouveau projet mais pas à n’importe quel prix.
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Pour continuer à croître, Axa France entend bien s’appuyer sur ses agents généraux. Longtemps qualifiés de pépite, les agents vont-ils le rester ? Car avec la digitalisation et la réduction des coûts, orientations prises par la mandante, le nombre d’agents risque de diminuer tout comme leurs commissions.
Réélu à la tête de Réussir pour trois ans lors de l’assemblée générale à Perpignan fin septembre, Pascal Chapelon n’a pas manqué d’exprimer ces inquiétudes : « À force de faire subir aux clients des augmentations de tarifs successives, ils finissent par partir. Le chiffre d’affaires baisse, nous sommes sur une prévision de perte de 60 000 contrats en automobile et 42 000 en MRH. »
Pascal Chapelon a aussi déploré la suspension du programme de fidélisation jugé trop cher, et l’incapacité de mettre en place une base école pour contribuer à la professionnalisation. Devant le manque de compétitivité et d’innovation de la compagnie, Réussir estime urgent qu’une cellule de recherche et d’innovation soit créée et que les agents puissent retourner faire des affaires. Mais cela impliquera d’abord qu’ils retrouvent la confiance et soient respectés. Les agents sont prêts à se remettre en cause mais s’interdisent quatre choses : abandonner la relation client, troquer le mandat d’agent général d’assurance contre des accords de compétitivité, abandonner le principe de la rémunération sur la base de commissions et ne plus avoir le choix dans la façon d’exercer le métier. Ils refusent ainsi d’endosser le statut de franchisé et défendent leur indépendance. En résumé, ils sont prêts à construire un nouveau projet mais pas à n’importe quel prix.