Assureurs et assisteurs bataillent pour travailler avec les émetteurs de cartes de paiement dédiées à une clientèle aisée. Et même si l'équilibre économique de ce segment demeure fragile, il constitue une formidable opportunité pour tester et développer de nouveaux services comme la conciergerie.
Journaliste
Ultra premium, mega cards, cartes ultimes : les superlatifs font très vite défaut dès qu'il s'agit de qualifier la Centurion d'American Express et l'Infinite de Visa. Mais comme l'indique le nom de la seconde, considérée pourtant, à tort ou à raison, comme un cran en dessous de la première, ces cartes de crédit ne s'adressent qu'à une infime partie de la population solvable de la planète : celle qui dispose d'une puissance de feu financière quasi illimitée. Et pour s'en convaincre, quelques chiffres suffisent. Il y a d'abord le montant de la cotisation : 2 000 € annuels (un montant qui pourrait même tripler cette année) chez Amex (American Express). A condition toutefois que l'Américain vous coopte ! Ce qui explique le nombre infinitésimal d'heureux élus en France : à peine 1 000... sur plus de soixante millions de cartes en circulation. L'Infinite de Visa est un peu moins élitiste, avec un droit d'entrée de 250 € par an, et seulement 120 000 "Blacks" (l'autre nom de ces cartes) recensées. Mais pour conserver ce rectangle en titane confié par Amex, il faut régler au moins 150 000 € d'achats divers par an, sous peine d'être déclassé en Platinum !
« Ces cartes sont très demandées pour leur caractère statutaire », concède Emmanuel Robert, chez Visa. Le responsable marketing de l'offre de cet émetteur de cartes de crédit explique aussi leur succès par « des plafonds de retraits augmentés, des garanties renforcées, et le service de conciergerie qui y est attaché ». Et à qui l'on...