La crise des dettes souveraines a affecté les banques françaises et entraîné des répercussions sur leurs filiales d'assurance vie. Celles-ci ont enregistré une chute mémorable de leur collecte, mais tentent d'en minimiser l'impact.
« L'assurance vie résiste dans la tempête », a affirmé Bernard Spitz, président de la FFSA, lors de la présentation des premiers résultats de l'année 2011. Pourtant, sur le terrain, tous les acteurs du marché sont confrontés à une cassure dans la collecte depuis l'été dernier. Ils subissent une désaffection des épargnants pour leur produit préféré, et les bancassureurs n'échappent pas à ce phénomène (lire aussi p.23). Le marché a en effet enregistré une décollecte historique de quatre mois consécutifs, résultat d'une baisse de la collecte et d'une hausse exceptionnelle des rachats. La crise économique y est pour beaucoup. Elle sous-tend les comportements des épargnants qui s'interrogent et sont inquiets. « Dans un contexte de crise financière et de dette souveraine, l'appartenance à un groupe bancaire a pu inquiéter la clientèle, estime Jean-Louis Delpérié, directeur chez Exton Consulting. Mais ce qui joue surtout, ce sont les rendements bas d'une épargne longue, face à la rémunération attractive des livrets et au boom de l'immobilier. La seniorisation de la clientèle entraîne également mécaniquement une hausse des rachats : les papy boomers voulant utiliser leur matelas en assurance vie pour financer des projets personnels à la retraite. »
Des banques qui (se) rassurent
Pourtant, à les écouter individuellement, leur décollecte ne semble pas être supérieure à celle du marché. « Leur chiffre d'affaires 2011 est en retrait de 14 % et la collecte nette atteint 12 Md€ », affirme Jean Vecchierini de Matra,...