En dépit d'importants investissements, les assureurs n'ont pas encore rencontré le succès espéré dans la banque de détail. De quoi s'interroger sur la pertinence et l'avenir d'un modèle consommateur en fonds propres, mais qui permet de fidéliser et de multiéquiper sa clientèle.
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Résultats décevants, peut mieux faire. Telle pourrait être l'appréciation portée à la lecture du bilan des assureurs devenus banquiers. Avec seulement 1,5 million de comptes cumulés, l'assurbanque demeure, 10 ans après son apparition dans l'Hexagone, extrêmement modeste. Et ce, en dépit d'importants efforts commerciaux et de lourds investissements consentis par tous les opérateurs. Il faut dire que ces derniers se sont lancés dans ce nouveau métier avec beaucoup (trop ?) d'ambitions. Certains voulant aller jusqu'à réinventer le métier même de banque au quotidien... « Les plans de développement ont été revus à la baisse les uns après les autres. Les assureurs font aujourd'hui preuve d'un peu plus d'humilité en matière de services financiers », glisse un observateur. Alors, les assureurs se sont-ils vus trop beaux ? On peut le penser...
Piqué au vif par le succès des réseaux bancaires en assurance vie (ils captent plus de 50 % des affaires selon le dernier baromètre Facts & Figures), les compagnies n'avaient d'autres choix que de riposter. D'autant plus que les géants bancaires continuent à avancer sans complexe sur l'assurance dommages du particulier en détenant 9 % de parts de marché en auto et 14 % en MRH. Des chiffres qui irritent les mutuelles niortaises comme les compagnies généralistes ! « Au début des années 2000, il devenait nécessaire d'avoir une offre défensive pour résister à la concurrence des réseaux bancaires », reconnaît Bernard Pouy, directeur général de...