Le marché de la protection sociale des travailleurs non-salariés, dominé par les agents généraux et les réseaux spécialisés, attise les convoitises. Il faut dire que cette population demeure encore largement sous-équipée et dispose d'un beau potentiel de croissance.
A côté du marché très concurrencé de la santé individuelle, reste un petit eldorado longtemps négligé par les assureurs : le secteur de la protection sociale complémentaire des travailleurs non-salariés (TNS). Artisans, commerçants ou professions libérales, ils sont un peu plus de 2 millions d'actifs à cotiser au régime social des indépendants (RSI) et à bénéficier de couvertures sociales diverses, mais toutes réputées insuffisantes. Et avec les désengagements successifs de la Sécurité sociale et la réforme des retraites, ce marché s'élargit.
Un marché qui se porte bien
D'après les derniers chiffres collectés à fin 2010 par la FFSA, le marché des contrats Madelin, dédiés à la protection sociale des TNS, se porte plutôt bien. Pour la partie prévoyance, qui inclut toutes les garanties santé, incapacité invalidité et décès, le nombre de contrats à fin 2010 s'est établi à 1,5million, en hausse de 5% sur un an. Les cotisations encaissées par les assureurs, à 1,469 Md€, ont gagné, comme en 2009, 8%. En 2010, les prestations versées ont elles aussi progressé, et la sinistralité s'est un peu dégradée, mais reste à un niveau satisfaisant, avec un ratio S/P de 59% (+2 points en un an).
Par ailleurs, tous les TNS n'ont pas encore souscrit de garantie, loin s'en faut. Le taux d'équipement peut encore largement progresser, à la différence du marché de la santé individuelle des particuliers. A fin 2010, seuls 78% d'entre eux avaient souscrit un contrat prévoyance Madelin toutes garanties confondues. Ce taux s'inscrit...