Après quelques tâtonnements techniques, le 100 % santé a tout juste eu le temps de prendre sa vitesse de croisière avant que le Covid-19 ne vide les cabinets. Une réforme qui empiète sur l’activité des réseaux de soins des complémentaires santé, les incitant à défricher de nouveaux champs.
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Depuis le 1er janvier 2020, les opticiens sont tenus de proposer une gamme correspondant au 100 % santé qui comprend une sélection de lunettes de vue, montures et verres inclus. Ces offres sont quasiment intégralement prises en charge par les complémentaires santé lorsque les contrats souscrits sont dits « responsables » ou par les complémentaires santé solidaires (CSS), l’Assurance maladie ne remboursant plus que neuf centimes par paire de lunettes ! Du côté du dentaire, une première étape du dispositif est effective depuis le début de l’année avec le remboursement intégral de huit prothèses dites fixes (couronnes et bridges) et désormais les chirurgiens-dentistes conventionnés se doivent de mentionner dans leur devis un plan de traitement 100 % santé quand il existe. En effet, un dentiste n’a pas d’obligation au regard du 100 % santé et peut juger qu’un plan de traitement n’offre pas la possibilité de recourir au panier sans reste à charge. Troisième volet de la réforme, celui de l’audiologie. Depuis début 2020, les audioprothésistes doivent obligatoirement établir un devis normé, comportant a minima une offre 100 % santé pour chaque oreille appareillée. Le 100 % santé suscite l’enthousiasme des Français, selon l’enquête réalisée pour le cabinet de conseil en santé Opus Line*, 77 % d’entre eux percevant cette réforme comme « une chance » alors qu’auparavant 37 % étaient insatisfaits de leurs remboursements et 47 % avaient déjà renoncé à des soins pour des raisons financières. Toujours selon cette enquête, trois Français sur quatre se sentaient toutefois mal informés à propos du 100 % santé avant l’entrée en vigueur de la réforme.