Quelle est la sinistralité en santé pour les mutuelles suite au confinement ?
Nous ferons les comptes au terme de l’épidémie, lequel risque d’être assez lointain. Pour l’instant, ce que nous observons, c’est une baisse des remboursements des mutuelles à hauteur de 15 % en mars 2020. Cette tendance devrait être plus marquée en avril et mai. Cette chute s’explique par la « désertion » des soins de ville, particulièrement pour les soins dentaires et optiques. En revanche, cette baisse s’accompagne d’une augmentation des dépenses d’hospitalisation (premier poste de remboursement des mutuelles), qui aura tendance à s’accentuer avec la réception des factures des hôpitaux pour les patients Covid-19, mais également avec la reprogrammation attendue de toutes les opérations chirurgicales, et avec de surcroît des aggravations de pathologie des suites de ce report. Par ailleurs, des incertitudes planent sur le montant de cotisations non recouvrées pour les mutuelles proposant des contrats collectifs aux entreprises.
À quoi peut-on s’attendre au niveau des cotisations santé à partir du 1er janvier prochain ?
Il n’est sûrement pas dans l’esprit mutualiste de tirer profit de cette crise pour améliorer sa situation financière. Nous ferons les comptes à la fin de l’année pour fixer nos tarifs. Certes, les tarifs des cotisations augmentent chaque année, mais cette hausse correspond à l’augmentation des remboursements en santé. Le déficit de la Sécurité sociale est particulièrement important, il faudra observer ce que décideront les pouvoirs publics pour remédier à cela, ce qui peut avoir un impact très sensible sur l’évolution des cotisations.
Pensez-vous que la polémique sur l’interprétation des polices multirisque professionnelle doive vous inciter à davantage de lisibilité dans les contrats que vous proposez ?
D’abord, je...