Le PER a-t-il une chance de s’installer dans le paysage de l’épargne française post Covid-19 ?
Les campagnes commerciales lancées depuis un peu plus d’an maintenant n’ont pas fini de produire leurs effets. Tous les leaders du secteur de l’assurance sont au rendez-vous du PER et il est significatif de noter que concernant les PER individuels, seuls 10 % des ouvertures relèvent de mouvement de transferts. Cette dynamique a été temporairement enrayée par le confinement, mais la collecte repart à la hausse depuis et on peut anticiper une croissance de ce marché à l’horizon 2021-2022. Les grands réseaux de la bancassurance sont fortement mobilisés pour sensibiliser le plus grand nombre à la problématique de l’épargne-retraite et aux bienfaits de la diversification financière au long cours. Par ailleurs, il y a encore une belle manne financière à capter du côté des professions libérales et des indépendants, qui dès lors qu’ils sont imposés à un TMI de 30 % ou plus et déjà équipés en assurance vie, ont tout intérêt à actionner le levier fiscal du PER pour compléter une retraite de base relativement faible.
Les entreprises ont-elles toujours la latitude de (re)déployer des dispositifs d’épargne-retraite comme nombre d’entre elles pensaient le faire avant la crise ?
Tout dépend de leur taille. Dans les TPE, on va sans doute assister au gel des projets. L’argument fiscal et social du forfait à 0 % associé à la mise en œuvre de dispositifs d’épargne salariale ne va plus faire le poids face à la fragilisation des trésoreries et l’augmentation des risques de faillite. En revanche, dans les plus grosses structures, la logique qui prévaut est celle de la reconversion de l’existant. Ce marché de prescriptions a de fortes chances d’être tiré...