La crise sanitaire peut-elle enrayer durablement l’effet de levier du PER sur le marché de la retraite collective ?
Je pense qu’il y aura un trou d’air cette année consécutif à la réduction de l’activité de nombreuses entreprises dont les résultats en repli ne seront guère propices à l’abondement voire à la distribution même de primes d’épargne salariale. Ceci étant dit, encore encouragé récemment par la loi Asap du 8 décembre 2020, la logique du partage du profit n’a pas dit son dernier mot et je pense que le déploiement de l’épargne-retraite, porté par des besoins structuraux de financement et l’érosion des taux de remplacement, n’en est qu’à ses débuts.
Je suis convaincu que l’on se dirige vers une prise de conscience durable de cette problématique et que l’entreprise est un lieu particulièrement propice au développement d’une épargne spécifiquement dédiée à l’assurance retraite. La crise sanitaire pourrait même contribuer au renforcement du dialogue social sur ce front, et, concernant les PME, favoriser une montée en puissance des accords de branches sur un terrain qu’ils ont pour l’heure peu investi. Par ailleurs, on s’attend également à un renforcement du taux d’équipement des TNS fortement imposés qui trouvent dans le PER un outil de protection sociale dont l’avantage fiscal se décline individuellement, mais aussi collectivement pour les dirigeants de TPE.
Quels sont les composants essentiels d’une bonne stratégie ERE ?
Aujourd’hui, proposer une offre retraite ne suffit plus, il faut être en capacité de la mettre en œuvre et de la dérouler dans le temps. Cela suppose d’avoir à la fois des produits aux garanties étoffées, ouverts sur des gammes...