Quel état des lieux dressez-vous sur le risque arrêt de travail ?
La crise sanitaire arrive dans un contexte structurellement plus difficile pour la prévoyance, en comparaison de ce qui prévalait quelques années en arrière, avec notamment le vieillissement de la population active. À cette tendance de fond s’ajoute le problème de la baisse des taux qui pèse sur les équilibres financiers des institutions de prévoyance. En dix ans, ils sont passés de 3 % à quasiment zéro, avec pour conséquences un renchérissement du coût des prestations futures et une baisse des résultats financiers.
Les tarifs vont-ils augmenter ?
Chaque institution de prévoyance a sa propre politique tarifaire, et chaque contrat collectif est différent. Il est difficile, par conséquent, d’établir des conclusions ou des anticipations générales. Mais la tendance structurelle conduit à une dérive des coûts et donc à de potentielles revalorisations tarifaires. Par ailleurs, certains éléments nouveaux devront être pris en compte : la portabilité, sur laquelle nous travaillons beaucoup en ce moment, ainsi que la taxe qui vient impacter les institutions de prévoyance pour les exercices 2020 et 2021.
La crise a aussi été l’occasion de débats difficiles avec les pouvoirs publics qui ont accusé les assureurs d’avoir fait des économies pendant la crise…
Pour notre secteur, exclusivement dédié aux contrats collectifs, il n’a jamais été question de réaliser des économies ! Quand ce débat s’est ouvert, nous étions plutôt en train de déployer les mesures d’accompagnement pour les entreprises dont certaines étaient particulièrement fragilisées par la soudaineté de l’arrêt de pans entiers d’activité. Dès le début de la crise, les institutions de prévoyance ont soutenu les...