Le drame des seniors isolés par la pandémie a mis en lumière les limites de notre système de prise en charge. C’est au sortir du confinement qu’est née la branche dépendance de la Sécurité sociale, une cinquième branche après la famille, la maladie, les accidents du travail et la retraite. Sa gestation fut longue et difficile : pensée dès 2007 par Nicolas Sarkozy, la réforme fut abandonnée à plusieurs reprises. « Les travaux lancés en mai 2011 par Michèle Delaunay, ministre déléguée en charge des Personnes âgées et de l’Autonomie, ont été abandonnés en 2013 du fait de contraintes de financement public », rappelle Alexandre Gebran, consultant senior actuariat conseil chez Adequation Advisory. Ce n’est qu’à l’automne dernier que pour la première fois dans l’histoire de la Sécurité sociale, la dépendance est incluse dans le budget 2021. Le gouvernement s’est engagé à réaffecter en 2024 une recette spécifique supplémentaire au financement de la prise en charge de l’autonomie, à hauteur de 0,15 point de contribution sociale généralisée (CSG) – soit 2,3 Md€. Ce transfert de CSG s’effectuera entre la caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades) et la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Cette dernière va gérer ce budget avec la mission de piloter des interventions publiques.
Un financement public déjà insuffisant
Le terme de « cinquième risque » peut laisser penser que tout sera pris en charge par la Sécurité sociale. Selon Pierre Mayeur, directeur de l’Organisme commun des institutions de rente...