La mise en œuvre du 100·% santé est désormais achevée. Si l’impact sanitaire est significatif en dentaire et spectaculaire en audiologie, les résultats demeurent mitigés en optique. De plus, les seniors retraités font les frais d’une réforme bien inéquitable pour eux.
Entrée pleinement en vigueur depuis un an, la réforme 100 % santé a entraîné des modifications de consommation de soins chez les Français. Dès la fin 2020, plus de la moitié (53 %) des prothèses dentaires relevaient déjà du panier 100 % santé, 21 % du panier avec un reste à charge modéré, laissant 26 % des prestations dentaires relever du panier libre. « Un pourcentage bien supérieur à l’objectif gouvernemental – qui était de 41% – et qui est en avance sur le calendrier de montée en charge de la caisse nationale d’assurance maladie », indique Cyrille Isaac-Sibille, rapporteur de la Mission d’évaluation et de contrôle des lois de financement de la sécurité sociale (MCESS).
Objectif atteint en dentaire, en dépit des effets de bord
Ce démarrage en trombe masque toutefois des disparités selon les dents. Ainsi, les molaires et la seconde prémolaire font majoritairement l’objet de prothèses du panier libre témoignant du peu d’appétence du public et des professionnels pour ce panier 100 % santé. En cause : des matériaux comme les couronnes métalliques peu prisés par le public pourtant retenu dans le 100 % santé. Cette évolution du marché vers des prestations plus onéreuses bien que moins remboursées, en contradiction avec l’esprit du 100·% santé, a été facilitée par le fait que les chirurgiens-dentistes ne sont pas tenus de réaliser les actes du panier 100 % santé lorsqu’un patient le leur demande. Ils n’ont d’autre obligation que de mentionner dans leur devis l’existence d’un tel traitement et d’indiquer les actes réalisables dans le...