Lancé le 1 octobre 2019 à grand renfort de communication par le gouvernement, qui ambitionne d’en faire l’un des placements phares des Français, le plan d’épargne retraite (PER) institué par la loi Pacte du 22 mai 2019 a connu un démarrage en flèche avant que cette ascension ne soit brutalement stoppée par la crise sanitaire. Plusieurs signes semblent toutefois indiquer un début d’ancrage solide de ce nouveau dispositif dans un paysage de l’épargne vie en pleine restructuration.
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Le PER parviendra-t-il à faire sa révolution et à drainer quelque 60 Md€ supplémentaires d’ici 2022 pour qu’à cette date l’épargne-retraite atteigne l’objectif de 300 Md€ d’encours fixé par Bercy ? Rien n’est moins sûr à l’heure où l’anxiogène épidémie de Covid-19, source d’incertitude économique et financière, a surtout pour principal effet de pousser les Français à gonfler leur matelas de liquidités, aux dépens de placements de long terme. « L’objectif du ministre de l’Économie et des Finances qui, en intégrant la reconversion d’anciens produits d’épargne retraite en PER tablait sur trois millions de contrats souscrits en 2022, était déjà fort ambitieux avant la crise et il l’est encore plus aujourd’hui », reconnaît Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne. Toutefois, les chiffres en témoignent, le PER est loin d’être mort-né. Un temps figées par le confinement, les souscriptions de PER individuels sont assez vite reparties à la hausse.
Résilience
Selon la Fédération française de l’assurance, près de 210 000 contrats ont ainsi été souscrits entre octobre et fin juin (dont 84 000 entre octobre et décembre), portant l’encours du PER à près de 1,6 Md€. « Depuis octobre 2019, nous enregistrons une très forte dynamique de marché qui n’a pas faibli avec la crise sanitaire et nous réalisons entre 2 et 2,5 fois plus de production sur la retraite individuelle que l’année précédente qui avait déjà été importante », confirme Éric Le Baron, directeur général de Swiss Life assurance et patrimoine et directeur de la distribution.