Temporairement stoppé dans son ascension commerciale par la crise sanitaire, le plan d’épargne retraite (PER) institué par la loi Pacte du 22 mai 2019 a repris de la vitesse. Mais cette dynamique, largement alimentée par les mouvements de transferts d’anciens dispositifs Perp et contrats Madelin vers ce nouveau placement de long terme, témoigne-t-elle d’une appétence durable des Français pour l’épargne-retraite ? Nos éléments de réponse.
+149 % d’encours sur un an… Fin novembre 2021, le PER était au faîte de sa gloire. « Depuis le lancement de ce plan en octobre 2019, jamais nous n’avions comptabilisé autant de nouveaux assurés sur un seul mois », se réjouit France assureurs (ex-FFA, Fédération française de l’assurance) dans un communiqué publié fin décembre qui attestait alors, pour le seul mois de novembre, d’une collecte de 794 M€, en hausse de 82 % par rapport à novembre 2020, et d’un bond des souscriptions de 69 %. Consolidés à fin décembre 2021, les chiffres du marché confirment cet engouement pour les PER assurantiels (qui recouvrent l’essentiel du marché de l’épargne-retraite individuelle) : ils avaient séduit à cette date 2,6 millions d’assurés et affichaient un encours de 29,6 Md€, dont près de la moitié investie en supports diversifiés en UC (unités de compte).
Flux tendus
Certes, ces données doivent être maniées avec prudence. Comme l’observe Fabrice Bagne, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif, responsable France et Luxembourg : « Il convient de les interpréter en tenant compte du jeu des transferts. » Fermés depuis l’automne 2020 aux souscriptions nouvelles, nombre d’anciens contrats Perp et Madelin ont en effet été transformés en PER (dans leur réseau initial ou chez un concurrent), ce qui introduit un biais d’interprétation. La réalité de la dynamique PER n’en reste pas moins palpable. « Les niveaux de versements complémentaires sur les PER sont sensiblement plus élevés que ceux des Perp et des...