Longtemps boudés par les assureurs et les épargnants, les fonds croissance et eurocroissance connaissent une nouvelle jeunesse. Le cadre réglementaire créé initialement a profité à plein des aménagements et de la simplification apportés en 2019 par la loi Pacte. Depuis trois ans, davantage d’acteurs se positionnent et profitent du boom commercial. Cela suffira-t-il pour que l’eurocroissance joue les locomotives et mette enfin ce segment de marché sur les bons rails ?
La troisième voie de l’assurance vie aurait-elle trouvé son chemin ? Lancés en 2014 avec l’aura d’assurance vie du XXIe siècle, les contrats eurocroissance et les fonds croissance n’ont pas tenu les promesses commerciales que leurs promoteurs attendaient. À l’époque, le marché cherche une alternative à des fonds euros qui, pendant des décennies, ont construit le succès de l’assurance vie et fait de ce produit couteau suisse le placement préféré des Français. Mais si le succès du fond euros auprès des épargnants ne se dément pas, les assureurs sont confrontés à des performances qui s’amenuisent d’année en année et à une garantie du capital à tout moment qui leur coûte cher en fonds propres. Le marché cherche à se réinventer et trouve une alternative qui, sans faire intégralement porter le risque par l’assuré comme c’est le cas pour les unités de compte, permet d’arbitrer une part de sécurité au profit de rendements plus conséquents. C’est la création des fonds eurocroissance, qui proposent une garantie du capital à 100 % au bout d’une détention minimale de huit ans, et des fonds croissance qui ne garantissent pas intégralement le capital (souvent 80 %) au bout de l’échéance contractuelle. Las, les réflexions de Bercy et des assureurs accouchent d’une usine à gaz trop complexe pour éveiller les sens des assureurs, des distributeurs et surtout des clients. Le marché ne décolle pas. « Le produit étai...