C’est dans un contexte plutôt agité que le plan d’épargne-retraite, doublement critiqué par une mission d’information parlementaire et un rapport de la Cour des comptes,a soufflé sa cinquième bougie cet automne. Pourtant, les chiffres en témoignent, ce plan retraite prend une place grandissante dans la panoplie d’épargne des ménages et parvient même à séduire les plus jeunes. Les FinTech ne s’y trompent pas et mettent le cap sur ce marché.
C’est finalement dans une ambiance plus morose que prévu que le plan d’épargne-retraite, créé par la loi Pacte du 22 mai 2019 et lancé officiellement le 1er octobre de la même année, a fêté ses cinq ans d’existence. Pourtant, les chiffres témoignent a priori d’un beau développement de ce placement devenu aujourd’hui, dans sa version individuelle et collective, le seul véhicule d’épargne-retraite ouvert à la commercialisation en remplacement des anciens Perp (plans d’épargne retraite populaire), contrats Madelin (réservés aux travailleurs indépendants), article 83 (dispositifs d’entreprise ciblant certaines catégories de salariés) et Perco (plans d’épargne retraite collective).
Fuites fiscales
Fin juin 2024 (dernières données consolidées disponibles au moment où nous rédigeons ces lignes) les PER pesaient 113,8 Md€ gérés pour le compte de 10,9 millions de titulaires. Et si l’on se concentre sur l’encours des seuls PER assurantiels qui représentent l’essentiel des PER individuels, il atteignait fin octobre 88,2 Md€ (6,6 millions de souscripteurs). Mais ces données masquent une réalité moins pimpante. Dans un rapport sévère rendu public le 7 novembre (voir encadré ci-dessous), la Cour des comptes déplore ainsi que le mécanisme du PER profite en priorité aux « épargnants aisés et relativement âgés » et suggère un ajustement de son avantage fiscal « de manière à éviter certains excès qui détournent les dispositifs de leur fonction de préparation de la retraite ». Et les sages de la rue Cambon sont...