La santé des femmes dans le milieu hospitalier est un enjeu majeur de santé publique. C’est le constat qui ressort du baromètre Odoxa-Mutuelle nationale des hospitaliers (MNH) sur l’état de santé au travail des hospitaliers.
Il a été publié le 8 mars dernier à l’occasion de la Journée internationale pour les droits des femmes. 927 professionnels de santé du milieu hospitalier ont été sondés dont 50 % d’infirmier(e)s, et un quart d’aides soignant(e)s. 1 004 Français(es) représentatifs de la population âgé(e)s de 18 ans et plus ont aussi été interrogé(e)s. Les conditions de travail sont le principal facteur de dégradation de leur santé. 80 % des hospitalières déclarent que leur travail génère un stress important et 73 % qu’il implique une grande pénibilité physique. 74 % d’entre elles déclarent que leur travail a un impact négatif sur leur état de santé. Par conséquent, 59 % des hospitalières envisagent de quitter leur emploi. Aux difficiles conditions de travail s’ajoutent charge mentale plus forte, épuisement ou burn-out. Les hospitalières déclarent s’occuper des tâches ménagères à la maison (45 %), des tâches administratives du foyer (51 %), de la santé de leurs enfants (64 %). Concernant la prise en charge de leur santé, les hospitalières effectuent deux fois moins souvent de bilan cardiaque (15 %) que leurs collègues masculins (30 %). L’étude relève que 82 % des soignantes subissent des incivilités et des violences physiques ou verbales au travail contre 41 % pour les femmes actives en emploi. Le baromètre pointe également les difficultés pour les femmes à bénéficier de soins de qualité : précarité menstruelle, problèmes de règles douloureuses, vaccination HPV. Sept hospitalières sur dix ne pensent pas que la santé des salariées femmes soit spécifiquement prise en compte dans les politiques conduites par les organisations de santé.