À l’heure où le fonds euros signe son grand retour dans l’ensemble des réseaux de distribution d’assurance vie, les conseillers en gestion de patrimoine indépendants, historiquement centrés sur la vente des supports en unités de compte (UC), sont-ils en mesure de changer de braquet pour conserver leurs parts de marché ? Éléments de réponse.
Flexibilité
Travelling arrière… En septembre 2023, sondés dans le cadre de la dix-septième édition du baromètre que leur consacre chaque année BNP Paribas Cardif France, en partenariat avec Kantar, les conseillers en gestion de patrimoine (CGP) exerçant leur activité en indépendants affichaient un « moral solide ». Se déclarant pour 80 % d’entre eux confiants dans leur activité, ils étaient aussi nombreux à anticiper chez leurs clients une tendance à davantage orienter leurs placements vers des supports moins risqués. 62 % des CGP s’attendaient ainsi à ce que le rendement redevienne une préoccupation majeure des épargnants et que par conséquent, « les fonds euros qui garantissent rendement et sécurité retrouvent toute leur place au sein des contrats d’assurance vie », commentait alors Delphine Mantz, directrice réseaux CGP, courtiers et e-business de BNP Paribas Cardif France.
Bascule
Un an plus tard, ces pronostics sont devenus réalité. Encore en forte décollecte en 2023 (-27,6 Md€), les fonds euros ont commencé à remonter la pente. En avril, les cotisations enregistrées sur ces supports, nettes de retraits, étaient de nouveau dans le vert. Et sur les quatre premiers mois de l’année, leur collecte brute affichait une hausse de 20 % par rapport à celle constatée un an plus tôt sur la même période. La progression des supports diversifiés en unités de compte (UC) décélérait elle légèrement à +8 %. Fin mai, ce retour en grâce était confirmé car malgré une collecte nette de nouveau négative de 900...