Afin de pouvoir obtenir des emprunts bancaires pour financer leur campagne, certains candidats à l’élection présidentielle font appel au marché de l’assurance pour des mécanismes de garanties aussi spécifiques que sélectifs.
C’est le 10 avril que s'est joué le premier tour de l’élection présidentielle. Exception faite des deux qualifiés, les résultats ont sonné pour les dix autres candidats la fin d’une coûteuse campagne électorale. Et en matière de coût, les règles du jeu sont très claires puisque les candidats autorisés à se présenter au premier tour ne peuvent engager plus de 16,851 M€ de dépenses. La participation de l’État aux frais de campagne ne peut quant à elle excéder 47,5 % de cette somme, soit 8 M€, mais uniquement pour ceux qui auront recueilli plus de 5 % des suffrages exprimés. Le risque financier existe donc et les banques, vers qui les candidats se tournent pour obtenir des fonds, ne sont pas faciles à convaincre. La première étape, celle de l’assurance décès, relève en fait du parcours classique de tout emprunteur : le candidat doit passer une visite médicale qui va conditionner l’octroi de son crédit par l’organisme prêteur. La deuxième étape, plus subtile, fait appel à l’ingéniosité des marchés de l’assurance et du courtage. Car si les montants de l’emprunt d’un candidat sont liés à la variabilité des soutiens financiers du parti, ils représentent des sommes importantes que les banques veulent protéger du scénario où le candidat n’atteindrait pas les 5 % nécessaires au remboursement de ses frais de campagne par l’état. En 2017, l’illustration de ces négociations compliquées était apparue sur ...