Si la famille des institutions de prévoyance a bouclé 2022 avec un résultat net au plus haut depuis dix ans, à 463 M€ contre 166 M€ en 2021, « c’est surtout grâce aux produits financiers », explique Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTIP.
« Notre métier devient celui du pilotage des déficits techniques. Après deux années de crise sanitaire, les IP s’attendaient à une moindre dérive de la consommation en santé et à moins d’arrêts de travail en prévoyance en 2022. Las, la dérive s’est maintenue et la remontée brutale des taux d’intérêt s’est ajoutée pour venir creuser les déficits », indique Marie-Laure Dreyfuss, déléguée générale du CTIP. En 2022, le résultat technique s’est dégradé en santé à -192 M€ et celui en prévoyance s’est légèrement amélioré à +45 M€. L’arrêt de travail est un risque déséquilibré depuis plusieurs années. En 2022, les IP ont dû indemniser 30 % d’arrêts de travail supplémentaires par rapport à 2019. Au total, les prestations de prévoyance s’élèvent à 5,8 Md€, stables ces trois dernières années mais en hausse de 6,9 % par rapport à 2019. Bien que le risque prévoyance enregistre un ratio combiné au plus bas depuis dix ans, à 102,9 % (contre 114,5 % en 2021), il reste déficitaire et cela même au prix d’une forte hausse des cotisations de 9,4 %. Malgré la fin de la crise sanitaire, les prestations santé versées par les IP continuent de progresser, à +7,7 % par rapport à 2021 et +9,3 % par rapport à 2019, pour un total de prestations de 6,3 Md€. Malgré l’augmentation des cotisations, +3,6 % en 2022, le ratio combiné reste là encore déséquilibré à 103,5 % (contre 100,1 % en 2021).
Pour expliquer cette situation stable mais précaire, il y a d’abord l’augmentation du nombre de salariés couverts,...