L'épargne-retraite n'est pas assez développée en France et dans l'Union européenne, tel est le constat d'une étude récente de l'Institut économique Molinari.
L’Institut économique Molinari (IEM) a publié une étude quantifiant le manque à gagner lié au sous-développement de l’épargne-retraite en France et dans les différents pays de l’Union européenne (UE) durant la période 2012-2021. Selon leurs conclusions, le manque à gagner annuel était alors de 1 720 € par actif et retraité en France et de 1 100 € par personne dans l’UE. Pour un retraité moyen, il équivalait à 9 % de la pension en France et 7 % dans l’UE. Au global, cela représentait 80 Md€ par an en France (3,2 % du PIB chaque année) et 348 Md€ par an dans l’UE à 27 (2,4 % du PIB). « Cet argent manque pour mieux revaloriser les retraites, préserver les pensions des futurs retraités alors que les retraites par répartition souffrent de la démographie, financer les autres politiques publiques ou réduire les déficits publics », explique l’IEM.
L’épargne-retraite représentait seulement 10 % du PIB en France et 29 % du PIB de l’UE sur la période 2012-2021. L’épargne-retraite a rapporté en moyenne 4,3 % par an de plus que l’inflation, grâce aux dividendes et plus-values sur cette même décennie 2012-2021. Ce rendement a permis d’autofinancer une partie des retraites sans faire appel aux prélèvements obligatoires, ce qui a amélioré la compétitivité et le pouvoir d’achat des pays « ayant une dose significative d’épargne-retraite ».
Pour combler ce manque à gagner, l’IEM suggère de mettre en place une capitalisation collective pour tous les salariés du privé sur le modèle de l’ERAFP des fonctionnaires, de fiabiliser les retraites financées par la répartition ou l’impôt, et d’améliorer le volet épargne-retraite de la loi Pacte.