Dix ans après son lancement, le plan d'épargne retraite populaire connaîtrait-il - enfin ! - un démarrage digne de ce nom ? C'est ce que laissent à penser les chiffres de collecte. Mais l'installation de ce produit dans les habitudes d'épargne des Français est, à l'image même du Perp, un processus de longue haleine...
journaliste
Certains réseaux parlent de décollage. D'autres, plus circonspects, concèdent un frémissement. Mais tous s'accordent sur un point : le marché du Perp bouge. Et ce de façon sensible depuis trois ans. En 2011, déjà, les encours du Perp avaient enregistré un bond significatif de 14 %. Puis, en 2012, dans un contexte marqué par une chute historique de la collecte d'assurance vie, le Perp créait la surprise en affichant une progression de son chiffre d'affaires de 13 % et de son encours de 18 %. L'exercice 2013 a confirmé cette tendance avec une collecte de 1,5 Md€, de nouveau en hausse de 18 % et un encours qui a franchi la barre des 10 Md€. Certes, dans le même temps, le montant des prestations versées a lui aussi augmenté de 14 % (310 M€). Mais ce phénomène reste dû pour l'essentiel à des "accidents de la vie" (le Perp peut être "cassé" avant terme en cas de décès, d'invalidité, mais aussi de surendettement, de fin de droits au chômage ou faillite d'une activité non salariée). Pour l'heure, le nombre de Perp entrés en phase de liquidation demeure en effet marginal : 12 000 sur un total de 2,2 millions de plans, l'âge moyen des détenteurs étant de 46 ans.
Redémarrage
« Depuis la réforme des retraites de 2010, le Perp connaît une seconde jeunesse », confirme Nicolas Deschamps, directeur du développement épargne et retraite individuelle d'Axa France (versements en hausse de 40 % l'an dernier). Institué par la loi Fillon du 21 août 2003, le Perp, qui n'a été commercialisé qu'après parution des...