Résolument convaincus des vertus de la diversification des offres d’assurance vie, Marion Dewagenaere, directrice d’Allianz patrimoine chez Allianz France et François-Régis Bernicot, président du directoire de Suravenir (groupe Crédit mutuel Arkéa), livrent leur point de vue sur le contexte actuel et les raisons qui les conduisent à maintenir ce cap.
La hausse brutale des taux a-t-elle influencé votre collecte 2022 et pensez-vous que l’assurance vie entre dans un nouveau cycle plus favorable aux fonds euros ?
Marion Dewagenaere : Bien qu’en léger retrait par rapport à l’exceptionnelle année 2021, notre collecte, de l’ordre de 4 Md€, s’est maintenue à un très bon niveau. Nous n’observons pas d’inflexion de tendance par rapport aux exercices précédents. Notre activité reste portée par la dynamique des unités de compte, lesquelles ont capté 57 % des flux dans nos réseaux. Nous restons convaincus des vertus de cette stratégie de diversification pour nos clients. Ceci étant dit, la hausse des taux redonne incontestablement du poids au rendement des fonds euros et met fin à une période de baisse continue de leurs rendements où l’on cherchait exclusivement de la performance sur les UC.
François-Régis Bernicot : Notre collecte brute, quoiqu’en repli de 6 % par rapport à l’an passé, s’est élevée à 4,5 Md€, tirée notamment par notre réseau Vie plus, partenaire des conseillers en gestion de patrimoine, qui a drainé près de 2 Md€. La part des UC, qui excède 60 %, s’est maintenue tout au long de l’année car nos clients, comme nous l’avions déjà constaté durant la crise sanitaire, n’ont pas modifié leur allocation malgré les soubresauts boursiers. Constater cette tendance de fond ne signifie pas pour autant nier l’incontestable changement de paradigme qu’induit pour l’ensemble du secteur vie la hausse des taux conjuguée à celle de l’inflation.
Concernant les fonds euros, quelle est désormais votre politique de revalorisation et quelle stratégie commerciale en découle pour 2023 ?
François-Régis Bernicot : 2022 a mis fin à une politique de rémunération qui consistait chaque année à baisser les rendements servis d’environ vingt points...