Crise sanitaire oblige, la téléconsultation a fait un bond en avant, érigée par les pouvoirs publics en rempart face à l’engorgement tant redouté des hôpitaux. Afin d’être à la hauteur de cet enjeu, les acteurs de la complémentaire ont rapidement mobilisé des ressources et enrichi leur offre.
journaliste
Après de timides débuts et un accueil relativement réservé de la part tant du public que des médecins généralistes, voilà que la téléconsultation explose. Dans l’intervalle, le Covid-19 est apparu, suscitant la crainte que le système de santé français soit débordé par l’afflux de malades. Virus très contagieux, pénurie de masques pour protéger les médecins de ville, il n’en fallait pas plus pour que la médecine à distance révèle ses atouts, alors que la fameuse « distance sociale » est pour l’heure le seul remède à la contagion. La télémédecine est devenue le télétravail du médecin. Et les résultats le confirment : d’après la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), entre le 23 et le 29 mars, près d’un demi-million de téléconsultations ont été facturées, soit plus d’une consultation sur dix, un chiffre vertigineux comparé aux 60 000 téléconsultations comptabilisées entre le 15 septembre 2018 et le 15 septembre 2019. Dans un point presse du 17 mars, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, enjoignait les Français à se tourner vers la télémédecine en cas de symptômes du Covid-19. Dès le 9 mars, un décret avait facilité ce recours en supprimant, pour les patients symptomatiques, l’obligation de passer par leur médecin traitant. Un décret du 18 mars a par ailleurs porté à 100 % le remboursement de ces téléconsultations le temps de la pandémie.
Mais le territoire de la télémédecine avait déjà été investi par nombre d’acteurs de l’assurance complémentaire santé et...