Le marché de l’épargne français se distingue par des frais élevés qui viennent rogner la performance servie aux épargnants, en particulier du fait des rétrocessions. Dans un rapport présenté à la Commission des finances, deux sénateurs ont émis dix-sept recommandations pour faire baisser ces chargements.
La persistance de taux obligataires faibles diminue les rendements, tandis que la crise sanitaire a engendré une épargne de précaution (115 Md€ en 2020 selon la Banque de France). Comment mieux protéger les épargnants dans ce contexte ? Quelles sont les conditions nécessaires pour qu’ils puissent faire fructifier leur épargne ? C’est l’enjeu que se sont fixé Jean-François Husson, rapporteur général de la Commission des finances, sénateur de la Meurthe-et-Moselle, et Albéric de Montgolfier, vice-président de la commission, sénateur d’Eure-et-Loir, dans le rapport qu’ils ont présenté le 6 octobre dernier à la Commission des finances. Le titre du document sonne d’ailleurs comme un slogan : « La protection des épargnants, payer moins et gagner plus ». De fait, le marché français présente quelques caractéristiques au regard de ses voisins européens, à commencer par un taux d’épargne des ménages parmi les plus élevés, mais aussi des frais de gestion prohibitifs qui placent la France dans la moyenne haute du classement européen. Au nombre des causes invoquées par les sénateurs, l’encours moyen par fonds plus faible sur le marché français : 168 M€ en France en 2018, contre par exemple 312 M€ en Allemagne. Cette particularité limite les économies d’échelle et accroît les frais supportés par les épargnants français.
Autre spécificité, une forte culture du conseil, avec diverses conséquences : les épargnants ne vont pas vers la gestion passive indicielle (ETF), pourtant moins coûteuse....