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Regards croisés

Épargne-vie : quel modèle pour une diversification durable ?

Publié le 9 mai 2022 à 8h30

Laurence Delain    Temps de lecture 8 minutes

Convaincus de longue date de la force d’une gestion du risque mutualisée ancrée dans la diversification financière, Gilles Dupin, président et directeur général de Monceau assurances, et Dominique Trébuchet, directeur général de La France mutualiste, échangent leur point de vue sur les voies à privilégier pour traverser les turbulences financières et consolider durablement le marché de l’épargne-vie.

L’année 2021 témoigne d’une belle dynamique pour l’assurance vie, comment s’est comportée la collecte dans vos réseaux et pensez-vous que le marché renoue avec un cycle de croissance pérenne ?

Gilles Dupin : En France, la collecte, dopée par le succès de nos UC immobilières, a progressé de +17,3 % pour les réseaux salariés qui alimentent Capma & Capmi (+4,9 % pour les agents généraux travaillant avec Monceau retraite & épargne). En revanche, notre fonds euros, dont la rémunération a chuté à 1,20 % en 2020 pour les contrats ouverts à la commercialisation, a enregistré une décollecte historique de -33 %. La dynamique de 2021 s’appuie sur des fondamentaux solides. Mais, et cela vaut pour l’ensemble du marché, plusieurs facteurs (reprise durable de l’inflation, tensions sur les taux d’intérêt, secousses boursières, voire changements législatifs ou réglementaires) sont susceptibles de l’enrayer. L’art de la prévision s’annonce, à l’heure où l’on se parle, plus délicat que jamais.

Dominique Trébuchet : Nous avons enregistré une croissance en épargne-vie de plus de 22 %, due pour partie aux UC : leur collecte a progressé de 78,5 % et elles représentent plus de 23 % des cotisations enregistrées sur les multisupports. Nous avons, comme l’ensemble du marché, bénéficié des volumes d’épargne accumulés par les Français durant les confinements et d’une remontée de la Bourse favorable aux supports diversifiés. Bien évidemment, cette année s’annonce plus incertaine et confronte les assurés qui, dans leur grande majorité, ne sont pas des financiers professionnels, à des arbitrages délicats que nous devons plus que jamais accompagner.

Concernant la valorisation du fonds euros, quelle a été votre politique ?

Dominique Trébuchet : Notre actif général, qui...

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