Bien que le confinement ait fait drastiquement baisser la consommation courante de soins médicaux, et donc des remboursements, les mutuelles anticipent le rebond de l’activité. Pour la prévoyance, la portabilité et l’augmentation des arrêts de travail laissent présager une année très difficile.
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« L’année 2020 va être illisible en termes de sinistralité, elle va être plutôt meilleure en complémentaire santé mais on ne va pas pouvoir en tirer quoi que ce soit », affirme Patricia Pengov, directrice technique et actuariat chez Henner. Le courtier spécialiste de la collective santé prévoyance s’est en effet penché sur cette question dans une étude réalisée sur la période du 17 mars au 30 avril 2020. Durant ce mois et demi, les prestations remboursées en montant ont baissé de 67 %. Sans surprise, les secteurs les plus touchés sont les soins dentaires (-96 %) et optiques (-92 %). Vient ensuite la consultation de médecins spécialistes (-73 %) et généralistes (-55 %). Il est à noter que cette étude ne prend pas en considération la téléconsultation qui a été entièrement prise en charge par la Sécurité sociale pendant le confinement. Les mêmes tendances baissières sont observées par le courtier en santé prévoyance Gerep dans sa dernière étude mensuelle du 14 mai, et par la Sécurité sociale dans un communiqué du 18 mai (-80 % pour les dentistes, -70 % pour les masseurs kinésithérapeutes).
Pour autant, cette baisse significative des remboursements de frais de santé est conjoncturelle. Les hôpitaux ne devraient ainsi pas tarder à envoyer les factures pour les hospitalisations liées au Covid-19, les mutuelles devant prendre en charge le ticket modérateur. Le déconfinement verra également la reprogrammation des opérations non urgentes décalées par les hôpitaux, ainsi qu’un retour...