Alors que la loi Lemoine qui permet une résiliation infra-annuelle de l’assurance de prêt vient d’entrer en vigueur pour les nouveaux clients, les deux majors CNP assurances et La Banque postale déclinent un plan de conquête et de conservation de leurs parts de marché.
« Dans un contexte d’augmentation des taux d’intérêt, et donc du coût du crédit additionné à des pressions sur le pouvoir d’achat, nous avons décidé, avec notre partenaire La Banque postale, de ne pas augmenter les tarifs de l’assurance emprunteur », affirme Thomas Chardonnel, directeur de la Business Unit partenariats France et réseau Amétis chez CNP assurances (2,7 Md€ de chiffre d’affaires sur l’emprunteur), à propos de la décision des deux géants de la bancassurance de geler les tarifs des contrats d’assurance emprunteur dits standards (contrats d’assurance pour des prêts immobiliers qui peuvent aller jusqu’à 800 000 € en montant, pour des assurés sans surprime).
Pied de nez aux assureurs alternatifs
Alors que le marché s’attend à une augmentation des tarifs de l’assurance emprunteur, du fait notamment de la supression du questionnaire médical sur les emprunts inférieurs à 200·000 € et du risque d’antisélection qui va avec, CNP assurances /La Banque postale choisit donc de geler ses tarifs. « Il y aura un surcoût, sur une partie des contrats. Cependant, nous n’allons pas le répercuter sur le client, mais plutôt sur le coût de distribution, ainsi que sur notre marge. Nous pensons également pouvoir absorber cette hausse attendue de la sinistralité par notre capacité de mutualisation qui est très large », justifie Thomas Chardonnel.
Au-delà, CNP assurances supprime également la surprime Aeras de niveau 2 qui génère en moyenne « un doublement des cotisations des assurés concernés », une décision prise pour « aller plus loin dans l’esprit de cette loi Lemoine, en lien avec notre raison d’être », ajoute-t-il.