On avait oublié, et eux les premiers, qu’ils vieilliraient : les baby-boomers préparent, à leur corps défendant, un papy-boom aux conséquences dévastatrices en termes de perte d’autonomie. Un enjeu majeur pour les pouvoirs publics comme pour les professionnels de l’assurance.
MD Report
La France vieillit. Au 1er janvier 2021, plus d’une personne sur cinq en France a passé le cap des 65 ans. « Cette proportion a progressé de quatre points en vingt ans », remarque l’Insee. Et ce n’est que le début : le défi de l’avancée en âge est devant nous. La France devrait compter 27 millions de plus de 65 ans d’ici 2070, soit près d’un tiers de la population. Les grands seniors de plus de 75 ans représenteront alors 16,4 % de la population – contre 9,5 % aujourd’hui. Pour Virginie Buquet, directrice de Synaxia conseil, « la perte d’autonomie va devenir un enjeu majeur sur le plan démographique avec un doublement du nombre de personnes dépendantes attendu d’ici 2050. Soit approximativement 4 millions de personnes ».
Les coûts de la dépendance
La France subit déjà les conséquences économiques de ce vieillissement démographique : le coût total de la perte d’autonomie représente 1,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit 34 Md€ par an. Ces dépenses de la nation se répartissent en soins sanitaires de longue durée (12,2 Md€), hébergement (7,1 Md€) ainsi qu’en dépendance à proprement parler (10,7 Md€). L’État et la Sécurité sociale financent plus des trois quarts de ces dépenses avec les départements : ces derniers sont en charge de l’APA (allocation personnalisée d’autonomie dépendance), versée à 1,3 million de Français l’an dernier – 60 % d’entre eux vivent à leur domicile et 40 % en institution. Mais même avec cette prestation, qui représente un budget de 8,4 Md€ par an, « il reste 6,3 Md€ à la charge des ménages, pointe Jean-François Poletti, associé assurance chez Deloitte. 3,8 Md€ concernent les frais d’hébergement importants, notamment pour une personne résident en Ehpad ».