Le président-directeur général du groupe Henner, Charles Robinet-Duffo, partage le bilan 2023 du courtier gestionnaire des assurances de personnes, expose ses ambitions, et revient sur les grandes tendances à l’œuvre pour son métier de courtier-conseil. Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans le numéro d’avril de La Tribune de l’assurance.
Quel bilan faites-vous de l’activité 2023 ?
Le groupe Henner a enregistré une croissance organique supérieure à 6 %, cela correspond à ce que l’on a connu en 2023 et c’est ce que l’on connaît déjà pour 2024. On atteint ainsi les 230 M€ de chiffre d’affaires grâce à nos 1 800 collaborateurs. Tous les métiers sur lesquels nous avons décidé d’investir et de nous concentrer sont en croissance. C’est très positif car cela valide notre choix stratégique de nous focaliser sur quelques métiers bien spécifiques.
Dans quel contexte de marché évoluez-vous ?
Le métier de courtier collectif est extrêmement concurrentiel. Nous nous sommes toujours battus pour proposer des offres claires et une excellence opérationnelle en matière de gestion. Nous le faisons aujourd’hui pour nos courtiers et assureurs partenaires. Cette qualité de gestion reconnue est un élément rassurant pour l’ensemble de nos clients, car ils savent qu’il n’y aura pas de souci de gestion.
Sur le marché, notre modèle de courtier indépendant est en passe de disparaître avec des cabinets qui changent de mains, ou de fonds d’investissement, régulièrement. Le marché du courtage et de la gestion des assurances de personnes évolue en permanence et doit faire l’objet d’investissements constants. Il est difficile d’offrir la même régularité que Henner dans les investissements quand vous changez d’actionnaire tous les trois ou cinq ans.
Et du côté des assureurs ?
L’appétit reste important chez les preneurs de risques concernant l’assurance de personnes. Les opérateurs sont beaucoup plus cohérents ces dernières années dans leur volonté de redresser les portefeuilles et d’anticiper les tendances à venir. Qu’il s’agisse des désengagements de la Sécurité sociale, des événements de sinistralité chez les clients ou encore de l’évolution de la fiscalité. Bien entendu, les assureurs, et en particulier les mutuelles de la fonction publique, s’engagent sur le segment de marché de la protection sociale de la fonction publique, pour répondre aux enjeux des appels d’offres qui s’organisent en collectif dans la fonction publique d’État pour l’instant. À mon sens, ce marché va se normaliser progressivement pour s’apparenter au marché de l’assurance collective des entreprises privées où la compétition est vive. Henner a une place à prendre sur ce marché sans aucun doute mais à moyen terme, plutôt en partenariat qu’en direct.
Quelle est votre ambition stratégique avec la filialisation de vos activités épargne salariale et actionnariat salarié, Henner ERA ?
L’actionnariat salarié est une activité très spécialisée. Henner dispose de deux sociétés sur ce marché qui ont chacune une grande autonomie : Henner ERA et Butterfly. Nous avons racheté la société Butterfly qui organise la mise en œuvre des opérations d’actionnariat salarié pour les grands groupes du CAC 40 et est très largement leader sur ce marché dont la dimension internationale est très importante. Henner ERA est quant à elle la référence en matière d’opérations d’actionnariat salarié.
Or, le partage de la valeur avec les collaborateurs est un sujet crucial pour les entreprises et donc très suivi par les directions générales et les conseils d’administration. Nous avons souhaité filialiser cette activité pour deux raisons : permettre aux collaborateurs de Henner ERA d’être associés à son succès et de développer leur dynamique propre. Ils ont un savoir-faire très spécifique, auquel on a voulu donner une forte impulsion en le filialisant. Côté épargne salariale, il y a davantage d’opérateurs et la compétition est forte mais Henner ERA a beaucoup d’atouts à faire valoir.