Jérôme Speroni, secrétaire général de l’Orias

« L’Orias constate une tendance baissière des inscriptions »

Publié le 28 mars 2024 à 9h00

Léa Meyer    Temps de lecture 4 minutes

Un an après la mise en œuvre de la réforme du courtage, Jérôme Speroni, secrétaire général de l’Orias, l'Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance, présente le bilan du renouvellement 2024.

Êtes-vous satisfait du taux global des renouvellements 2024 ?

Le bilan du renouvellement 2024 est à placer sous le signe de la normalité retrouvée après un renouvellement exceptionnel en 2023, du fait de la pleine mise en œuvre de la réforme du courtage. Cette année, nous avons constaté un léger ralentissement fin janvier. Nous avons communiqué à ce sujet et ce léger retard a été vite compensé. À la clôture fin février, nous avons un taux global de renouvellement qui s’élève à 92,25 %, soit 105 000 inscriptions renouvelées. Ce taux est en hausse par rapport à l’an dernier (88,4 %), année perturbée par la réforme du courtage, mais il apparaît en retrait de 2 à 4 points, en comparaison avec les années antérieures où le renouvellement était de l’ordre de 94 à 96 %. Ces chiffres impliquent une tendance baissière des inscriptions à l’Orias, en particulier sur le côté banque avec la crise du crédit qui frappe assez nettement les courtiers du secteur bancaire.

Quelles catégories d’intermédiaires sont en baisse ?

C’est le cas notamment chez les mandataires d’intermédiaires en opérations de banque et services de paiement (MIOBSP) et chez les mandataires d’intermédiaires en assurance (MIA) qui présentent tous deux un taux de renouvellement compris entre 89 et 90 %. Les courtiers en crédit (IOBSP) ne se sont renouvelés qu’à hauteur de 90 %. Par ailleurs, les intermédiaires en financement participatif (IFP) représentent une petite population qui s’est renouvelée à 61 % en raison de de la réforme qui a créé le registre européen des prestataires de services en financement participatif (PSFP) sur lequel la plupart des IFP doivent désormais s’inscrire. De plus, ce registre a aussi absorbé les conseillers en investissement participatif. Ainsi, nous sommes passés de 13 à 12 catégories.

Un an après la réforme du courtage, les difficultés rencontrées sont-elles derrière vous ?

Si on parle des effets de la réforme du courtage sur les renouvellements 2023, pour un nombre non négligeable d’intermédiaires, l’année dernière a été effectivement compliquée. C’est ce qui avait conduit le Trésor, en collaboration avec l’Orias, à étendre la période du renouvellement d’un mois supplémentaire. Toutefois, le taux de renouvellement des intermédiaires concernés s’en était ressenti. En 2024, les choses sont très différentes, la réforme est installée, la rationalisation des flux entre l’Orias et les associations professionnelles agréées a permis un renouvellement 2024 fluide. C’est d’ailleurs l’occasion de rappeler que les intermédiaires assujettis à la réforme doivent être vigilants concernant leur renouvellement auprès de l’association agréée de leur choix. Ils doivent justifier à tout moment de leur adhésion à une association sous peine de radiation à l’Orias.

Quels sont vos points de vigilance pour 2024 ?

Du côté informatique, on peut améliorer un certain nombre de points, comme l’ergonomie de notre site. Sur le plan réglementaire, nous ne sommes pas satisfaits du taux de conformité des coordonnées de contact publics des intermédiaires qui visent à lutter contre les fraudes avec usurpation d’identité. Notre objectif, c’est que les intermédiaires fassent le nécessaire. Un autre point d’attention : les montants d’assurance de responsabilité civile vont être modifiés sous l’impulsion du droit européen, nous serons attentifs à ce sujet et à sa mise en œuvre.

Enfin, sur le terrain de la communication, l’Orias poursuivra ses efforts pour informer les intermédiaires, notamment via le réseau LinkedIn qui s’est révélé être un véritable canal de communication. Concernant la protection de la clientèle, nous avons lancé une campagne sur France Télévisions et France Bleu début mars, en partenariat avec l’Institut national de la consommation, afin d’informer le grand public sur le rôle de l’Orias.

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