Bien que le chiffre d’affaires de Covéa soit en progression de 3,6 %, avec des primes acquises de 27,7 Md€, le groupe fait face à une baisse de ses résultats nets à 1,2 Md€ (contre 1,5 Md€ en 2023), notamment en France où il réalise plus de 60 % de son chiffre d’affaires et compte actuellement 11,3 millions de clients et sociétaires. « En France, les résultats sont plus contrastés, admet Maud Petit, directrice générale adjointe du groupe. Il baisse à 521 M€ en 2024, contre 638 M€ l’an dernier (-18 %). » La situation est particulièrement compliquée en assurance dommages, notamment pour MMA. En 2024, la branche IARD enregistre un déficit net de -308 M€, contre -136 M€ en 2023.

La directrice générale adjointe relativise en rappelant que « Covéa bénéficie d’une bonne diversification de ses activités avec ses trois marques MMA, GMF et Maaf implantées en France, et ses activités de réassurance dont Partner Re ». Elle ajoute que le groupe rebondit grâce à la réassurance. Toutefois, si le chiffre d’affaires global du groupe en réassurance est quasi stable (9,97 Md€, +1,1 %), le résultat net affiche une baisse marquée de 34,6 % (720 M€ contre 1,1 Md€) – les primes acquises par Partner Re en 2024 s’élèvent quant à elles à 8,7 Md€ (+3 % sur un an) –  et son bénéfice s’établit à 1,1 Md€ contre 1,5 Md€ en 2023, soit une baisse de 26,7 %.

Redressement engagé

En France, les primes acquises sont en hausse de 6 %, à 16,9 Md€. La croissance en dommages et responsabilité est majoritairement portée par les hausses tarifaires : les primes s’élèvent à 10,5 Md€, en progression de 4 %. En assurance automobile et des risques privés, les primes augmentent respectivement de 5,7 % et de 5,5 % sous l’effet principalement des évolutions tarifaires. Le ratio combiné reste dégradé, à 103,5 % (contre 102 %), affecté par la sinistralité en dommages, dont la charge climatique qui s’élève à 700 M€ en 2024 (contre 900 M€ en 2023), et par la dérive du coût des réparations en automobile. « Le ratio combiné intègre aussi des renforcements de provisions techniques sur le risque construction, qui est un marché sous tension », explique Stéphane Duroule, directeur général assurances France. Le groupe a donc préféré réduire les souscriptions sur certains risques, résilier certaines affaires, procéder à des hausses tarifaires et se recentrer sur son cœur de cible des pros et TPE, PME et ETI nationales. « MMA représente 90 % du chiffre d’affaires, hors affinitaires de l’activité sur le marché pro et entreprises où les primes progressent de 1 %, à environ 3,7 Md€ », précise-t-il.

Pour ce qui est de l’assurance de personnes, l’activité vie en France affiche une belle dynamique, avec 6,4 Md€ de primes (+11,6 %), portée par la baisse de l’inflation et une hausse de l’effort d’épargne des Français face aux incertitudes économiques. « Sur le marché de la retraite, les primes progressent de 17,7 % grâce aux PER », indique Stéphane Duroule.

À l’international, une respiration bienvenue

À l’international, Covéa renoue avec la rentabilité, enregistrant un bénéfice net de 25 M€, contre une perte de 155 M€ en 2023. Les primes acquises reculent à 807 M€ (contre 1 Md€) en raison de la sortie d’activités jugées non stratégiques. Au Royaume-Uni, Covéa Insurance redevient rentable. Le résultat net grimpe à 38 M€, contre une perte de 113 M€ en 2023, soit une hausse de 133,6 %. Aux États-Unis, la cession de CSE Insurance Group, déficitaire (-13 M€ en 2024), a été finalisée le mois dernier.