Quelques jours après les fortes inondations du 29 octobre, l’Espagne déclenche son régime d’indemnisation public «Consorcio de Compensacion de Seguros» pour les sinistrés de la tempête Dana, qui menace à présent la Catalogne.
L’Espagne peine à se relever des inondations dévastatrices du 29 octobre, qui ont coûté la vie à au moins 217 personnes – dont 213 dans la région de Valence, 3 en Castille-La Manche et une en Andalousie. Face à ce bilan tragique, Félix Bolaños, ministre de la Présidence et de la Justice, a annoncé que plusieurs régions seraient déclarées en état de catastrophe. Cette décision doit permettre de mobiliser des fonds et une aide d’urgence pour les sinistrés dans les zones les plus touchées. En parallèle, un Conseil des ministres extraordinaire a approuvé un décret royal visant à déployer des mesures d’urgence pour accélérer l’assistance aux victimes et un plan d’urgence de 10,6 Md€ comprenant des aides directes ainsi que des allègements fiscaux pour les entreprises et les particuliers. Avec plus de 46 000 demandes d'indemnisation déposées par les assurés et 400 experts déployés sur le terrain, les premières estimations des dégâts sont particulièrement élevées. Le président de la Chambre de commerce de Valence, José Vicente Morata, a même avancé que les pertes dépasseraient les 10 Md€. Mais au-delà, quelles sont les spécificités du régime de garantie des catastrophes naturelles en Espagne ?
Un régime Cat Nat public obligatoire
Le régime d’indemnisation des victimes des catastrophes naturelles français, tout comme le modèle suisse, repose sur un schéma « hybride » public-privé et se rapproche du dispositif espagnol. En Espagne, l’État joue un rôle central dans la gestion des catastrophes naturelles à travers le Consorcio de Compensación de Seguros, un organisme public d’assurance, qui détient le monopole de l’indemnisation pour les principaux risques naturels. En cas de catastrophe, cette institution intervient pour indemniser les victimes, soutenue par la garantie illimitée de l'État – bien qu’elle n’ait jamais été activée jusqu’à présent.
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« L’assurance sera aux côtés de ceux qui ont subi cette catastrophe naturelle tragique pour faire face à la reconstruction. Les assureurs, le Consorcio de Compensacion de Seguros et Agroseguro seront présents », a affirmé Mirenchu del Valle Schaan, présidente de l’Union espagnole des entreprises d’assurance et de réassurance (UNESPA) dans un post LinkedIn.
L’Espagne se distingue par une mutualisation généralisée qui impose une assurance obligatoire à tous, sans modulation de primes en fonction du niveau de risque. Le régime espagnol se montre même plus avantageux pour les assurés que son homologue français, avec l’absence de franchise des indemnisations des habitations et des véhicules depuis 2004. En complément de ce système, le gouvernement espagnol accorde des subventions spécifiques en cas de situations d’urgence.
Après la commune de Valence, la tempête Dana frappe désormais la Catalogne. Les fortes pluies de la nuit de ce lundi 4 novembre ont particulièrement touché les communes de Gava, Castelldefels et Salou, mais aussi l’aéroport de Barcelone-El Prat.
Photo : la province de Valence, Catarroja. Crédit : Creative Commons Attribution-Share Alike 4.0
