Selon le rapport de l’Observatoire sur les métiers et les formations des salariés de l’assurance (Roma)* portant sur les données de 2024 et publié le 2 octobre, un renouvellement générationnel pourrait être à l’œuvre dans la branche des sociétés d’assurances suite, notamment, aux recrutements des moins de 30 ans.
Les effectifs de la branche de l’assurance ont poursuivi leur croissance pour atteindre 161 300 salariés à l’issue de 2024, soit une augmentation de +1,8 %, comme c’était déjà le cas depuis 2019. Le Roma explique cette hausse continue des effectifs de la branche par « une combinaison de facteurs économiques, technologiques et sociétaux. Parmi eux, on retrouve l’émergence de nouveaux risques, l’augmentation de la demande assurantielle liée notamment au vieillissement démographique, ainsi que le renforcement du rôle sociétal de l’assurance […] ». Et avec 93,3 %, la branche des sociétés d’assurances est celle qui compte le taux le plus élevé de salariés en contrat à durée indéterminée (CDI) dans ses effectifs sur l’ensemble des secteurs d’activité en France.
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Dans la branche, si la part des 55 à 59 ans est en baisse (11,2 % en 2024 vs. 12,9 % en 2014), celle des 60 ans et plus est passée de 4,1 % en 2014 à 6,6 % en 2014. Quant aux moins de trente ans, ils étaient 21 000 il y a dix ans et 25 200 l’an dernier. Depuis 2020, le rajeunissement de la population des salariés de l’assurance est porté par la hausse des recrutements qui se sont chiffrés à 20 100 l’an dernier. Parallèlement, l’ancienneté moyenne d’un salarié en activité dans une société d’assurances est de 12 ans et 1 mois. Là aussi, la branche est bien positionnée par rapport aux autres secteurs d’activité où l’ancienneté est en moyenne de 10 ans et 2 mois en France. Toutefois, on constate dans la branche une diminution de l’ancienneté moyenne des salariés (- 2 ans entre 2014 et 2024).
Autre spécificité de la branche : on dénombre toujours plus de cadres et de salariés ayant un niveau de diplôme de plus en plus élevé. On comptait 45,8 % de cadres en 2014 contre 53,6 % en 2024. Si la croissance des emplois cadres dans la branche est plus marquée que celle des emplois des salariés tous secteurs confondus, cela tient à « des produits d’assurance de plus en plus techniques et [au] développement des nouvelles technologies, plus particulièrement de l’intelligence artificielle, [qui] impactent les métiers en automatisant, par exemple, les tâches à faible valeur ajoutée », analyse le rapport.
(Ci-dessus : source Roma)
Le niveau de diplôme des salariés des sociétés d’assurances est également en hausse et l’on note, en particulier, une recrudescence de salariés détenant un bac +5 ou plus (20 % en 2014 vs. 27,1 % en 2024). Le Roma y voit deux raisons : d’une part, la société française favorise les études longues et incite à l’accroissement du niveau de qualification. D’autre part, les métiers de l’assurance étant de plus en plus techniques, les entreprises ont besoin de profils de plus en plus qualifiés.
Au final, le Roma estime que la branche des sociétés d’assurances est lancée sur une bonne dynamique en matière de recrutements, portée notamment par les embauches d’alternants (7 500 alternants recrutés en 2024 dont 4 900 ont intégré l’entreprise où ils étaient apprentis à l’issue de leur formation). Annoncée en 2024 par les pouvoirs publics, la diminution des aides à l’apprentissage accordées aux entreprises n’a pas fait sentir ses effets l’an dernier. Reste à voir ce qu’il en sera pour 2025.
* Données issues de deux enquêtes portant sur l’ensemble des salariés des entreprises adhérentes de France assureurs couvrant plus de 98 % des effectifs de l’assurance et des organismes professionnels de la branche.
Le rapport Roma est téléchargeable ici.