Mobilisation

Les Mutuelles de France mobilisées pour défendre « une santé solidaire »

Publié le 18 septembre 2025 à 8h30

Sarah Noufi    Temps de lecture 3 minutes

Face à un budget de la Sécurité sociale jugé dangereux, la Fédération des Mutuelles de France se mobilise ce jeudi 18 septembre. Son secrétaire général, Nicolas Souveton, en explique les raisons.

« Les annonces faites en juillet par le gouvernement sont désastreuses », lance Nicolas Souveton, secrétaire général de la Fédération des Mutuelles de France (FMF). Selon lui, les 4 Md€ d’économies prévus sur l’assurance maladie se traduiront par une nette dégradation de l’accès aux soins. La Fédération des Mutuelles de France appelle donc à rejoindre la mobilisation du 18 septembre.

Premier motif de colère : le transfert de charges de la Sécurité sociale vers les complémentaires santé. « En 2023, 800 M€ ont été reportés sur les soins dentaires par une hausse du ticket modérateur. Le gouvernement a voulu reproduire l’opération sur les médicaments et les consultations, avant d’être censuré », rappelle le secrétaire général. Pour 2025, l’exécutif avait même envisagé de compenser 2 Md€ manquants par une hausse de deux points de la taxe de solidarité sur les mutuelles.

Cette logique a un effet immédiat sur les cotisations. « Une mutuelle n’a pas d’autre ressource que les cotisations de ses adhérents. Taxer davantage, c’est forcément faire payer plus les patients », insiste-t-il. Les retraités sont en première ligne, soumis à cette taxe de 14 % alors qu’ils versent déjà les cotisations les plus élevées : « C’est un impôt injuste sur la maladie et la vieillesse. »

Au-delà des chiffres, c’est l’esprit même de solidarité qui est remis en cause. Selon Nicolas Souveton : « Transférer des charges de la Sécurité sociale vers les mutuelles, c’est réduire la mutualisation. Or, la sécu couvre l’ensemble de la population : c’est elle qui permet de faire jouer la solidarité entre générations et entre malades et bien portants. »

L'enjeu de la médecine de ville

Le deuxième enjeu est celui de l’hôpital public et de la médecine de ville. « Des millions de Français n’ont plus accès à un professionnel de santé dans des conditions acceptables. Et la seule réponse apportée, c’est de demander toujours plus d’économies », détaille-t-il.

Pour l’avenir, Nicolas Souveton rouvrir le débat sur les recettes : « Chaque année, 80 Md€ d’exonérations de cotisations sociales pèsent sur la Sécurité sociale, dont 4 Md€ non compensés. S’y ajoutent 15 Md€ d’exemptions d’assiette. C’est presque le montant des coupes exigées pour 2026. » Selon lui, il est urgent d’associer davantage le capital au financement de la protection sociale : « Aujourd’hui, seule la masse salariale contribue. Il faut que la richesse produite par le capital participe aussi. »

Enfin, il rappelle la spécificité de sa fédération : « Nous sommes issus des mutuelles ouvrières et de travailleurs. C’est notre histoire : être engagés dans les luttes sociales, aux côtés des syndicats. Quand il s’agit de défendre la Sécurité sociale, nous considérons que notre place est dans la rue. » Pour les Mutuelles de France, la mobilisation du 18 septembre doit rappeler que « défendre la Sécurité sociale, c’est défendre un système universel et solidaire ».

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