Philippe Maso y Guell Rivet, directeur général d’Ornikar

« Le chiffre d’affaires d'Ornikar a dépassé les 100 M€ »

Publié le 22 mai 2025 à 9h00

Sarah Noufi    Temps de lecture 4 minutes

Lancé en 2020, Ornikar assurance prend de l’ampleur avec plus de 100 000 contrats souscrits début 2025. Philippe Maso y Guell Rivet, directeur général du groupe, revient sur la stratégie et les ambitions de la plate-forme d'apprentissage de la conduite en matière d'assurances.

Ornikar a franchi le cap symbolique des 100 000 contrats d’assurance souscrits début 2025. Qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Ce cap, atteint en janvier 2025, symbolise surtout la maturité de notre modèle hybride. Depuis le lancement d’Ornikar assurance, nous avons structuré une véritable agence de souscription (MGA) autour d’une chaîne de valeur maîtrisée, fondée sur la donnée, l’actuariat, et la distribution digitale. Ce succès s’accompagne d’un chiffre d’affaires qui a dépassé les 100 M€ en 2024, une première dans notre histoire.

Vous ambitionniez 300 000 contrats d’ici 2027. Cette trajectoire est-elle maintenue ?

Notre objectif reste ambitieux mais lucide. La croissance passera à la fois par l’organique et, potentiellement, par des opérations de M&A. Nous estimons qu’un portefeuille de 250 000 à 350 000 contrats en 2026 pourrait être plus profitable qu’un volume plus important mais mal calibré. Ce qui compte, ce n’est pas le nombre brut, mais la qualité du portefeuille : sinistralité maîtrisée, prime moyenne ajustée, et rétention solide.

Quel est aujourd’hui votre mix de clientèle et vos chiffres clés ?

Notre portefeuille est composé d’environ 30 % de jeunes conducteurs, segment sur lequel nous avons un avantage compétitif fort grâce à notre historique d’auto-école, et 70 % de conducteurs dits « standards ». La prime moyenne varie de 700 € à 800 € pour les plus jeunes, et autour de 550 € pour les autres. L’âge moyen de nos assurés est de 35 ans. En 2024, nous avons enregistré 650 000 élèves actifs sur le Code de la route et près de 100 000 en conduite, ce qui fait d’Ornikar la première plate-forme de formation à la conduite en France.

Votre sinistralité est-elle sous contrôle ?

Oui. Nous avons structuré un pilotage précis des courbes de sinistralité, segmentées par typologie de risques. Cela nous permet de rester en ligne avec les objectifs contractuels de nos porteurs de risques. Le transfert réussi de notre portefeuille de Wakam à un nouvel assureur en 2024 témoigne de cette solidité technique. Nous visons, sur la durée de vie d’un contrat, un loss ratio inférieur à 75 %.

En quoi vos données issues de l’auto-école vous donnent-elles un avantage en assurance ?

Nous avons construit des scores d’accidentologie propriétaires à partir de nos données pédagogiques permettant un pricing plus fin, notamment sur les jeunes conducteurs. C’est un levier de différenciation puissant que peu d’assureurs peuvent égaler. Grâce à notre part de marché de 30 à 40 % sur le Code en France, nous avons une base de données unique sur une génération complète.

Travaillez-vous à élargir votre offre ?

Oui. Nous avons lancé une offre d’assurance habitation, en partenariat avec Acheel, ciblant les jeunes urbains. Et nous préparons une offre packagée « mobilité » : véhicule + financement + assurance, en LLD, avec des partenaires bancaires. L’objectif : accompagner les jeunes adultes dans l’équipement progressif de leur vie autonome.

Pourquoi cette logique partenariale ?

Parce qu’elle est cohérente avec notre ADN : nous ne cherchons pas à devenir banque ou assureur, mais à construire des produits simples, compétitifs, distribués en marque propre, avec le risque porté par des partenaires agréés. Plusieurs banques (BNP Paribas, Crédit Mutuel, etc.) s’intéressent à notre capacité à capter les jeunes et à les fidéliser.

Et côté assureurs, quelles sont les perspectives ?

Ils sont attentifs à nos performances techniques et à notre capacité à enrichir leur distribution. Nos scores de pricing leur permettent de mieux évaluer des segments de risque qu’ils connaissent mal. Nous apportons un flux qualifié, basé sur une connaissance client profonde, et une maîtrise digitale de bout en bout.

Pourriez-vous demander l'agrément et devenir assureur ?

Pas à court terme. La charge réglementaire est importante, et nous estimons que notre modèle MGA nous offre aujourd’hui la meilleure combinaison de souplesse, de croissance et de maîtrise du risque.

Un mot sur la stratégie de long terme ?

Nous voulons devenir la marque préférée des jeunes adultes pour tout ce qui touche à la mobilité et à l’équipement financier de la vie active : formation, assurance, financement. Cela passe par une plate-forme technologique robuste, une marque forte, et des partenariats intelligents. Ornikar est en train de devenir bien plus qu’une auto-école : un acteur clé de la mobilité de demain.

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