L’année 2025 est marquée par l’émergence de dynamiques de plus en plus différenciées en fonction des lignes d’assurances, selon le courtier WTW France qui a passé en revue l’ensemble des segments dans sa note de conjoncture publiée le 25 septembre.
« En IARD, la concurrence accrue et l’arrivée de nouveaux acteurs instaurent une phase de détente sur de nombreuses lignes, ouvrant la voie à des renégociations tarifaires. La responsabilité civile (hors expositions aux États-Unis) est également concernée par cette dynamique baissière. À l’inverse, en assurance de personnes, les tensions s’inscrivent dans la durée, avec des déséquilibres structurels durables », observe Nick Dussuyer, directeur général de WTW en France (téléchargez le rapport Marchés de l’assurance : note de conjoncture WTW 2026). Dans l’Hexagone, les assureurs positionnés en IARD peuvent enregistrer des retours sur investissements entre 10 et 15 %. Sur ce marché mature où les affaires nouvelles sont relativement limitées, la concurrence s’accroît. « Nous sommes extrêmement attentifs à la santé financière des ETI et des PME. En effet, ces structures font actuellement face à une situation économique complexe et empreinte d’incertitudes, ce qui a des répercussions sur leurs achats d’assurances : elles sont très regardantes sur les tarifs et ont tendance à être moins impliquées dans la prévention des risques », ajoute Édouard de Domecy, directeur des régions et directeur de la région Grand Sud-Est de WTW France.
Prix corrects
Trois filières, l’industrie du bois, l’agroalimentaire et le traitement des déchets, ont des difficultés à obtenir de la capacité à des prix corrects. De même, les collectivités locales peinent toujours à trouver des porteurs de risques après des sinistres importants. Si une augmentation des primes est attendue en 2026 pour les flottes auto, due notamment à la poursuite de la hausse des coûts de réparation et de l’électrification des parcs automobiles, la bonne nouvelle provient de l’assurance cyber où les prix pourraient diminuer jusqu’à 20 % car les capacités sont en hausse en France, notamment grâce à de nouveaux entrants.
Trajectoire haussière en assurance de personnes
« Depuis cinq ans, le marché de l’assurance de personnes reste engagé dans une trajectoire structurellement haussière, notamment en raison des réformes réglementaires, du vieillissement de la population active et de l’évolution des comportements de consommation médicale », énonce Noémie Marciano, directrice de l’activité Health & Benefits chez WTW France. Lors des renouvellements de janvier 2025, les assureurs n’ont eu d’autre choix que de déterminer des indexations – comprises entre 6 et 10 % – sur les contrats santé sans avoir d’informations pour en décider. En effet, la publication de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) 2025 est intervenue fin février alors que ce texte est habituellement promulgué avant la fin d’une année pour déterminer le cadre de l’année suivante. Les premières données de la consommation médicale de 2025 sont en hausse par rapport au début 2024. Et le gouvernement prévoit de nouveaux transferts de charges vers les complémentaires santé, ainsi qu’une hausse des taxes sur ces contrats. La Sécurité sociale envisage de limiter le nombre de pathologies du régime d’affection longue durée (ALD) à 30 et d’en gérer les entrées et sorties.
Concernant la prévoyance, la Sécurité sociale a revu à la baisse les indemnités qu’elle délivre en cas d’arrêt de travail, ce qui a mécaniquement accru la charge des complémentaires de 5 à 6 %. La sinistralité continue de croître, vu que les salariés travaillent plus longtemps suite au recul de l’âge de départ en retraite. On assiste également à une multiplication des arrêts de travail de courte durée chez les jeunes, ainsi qu’à une hausse des arrêts longs sur l’ensemble des actifs. Des ajustements tarifaires sont donc à prévoir en prévoyance collective pour 2026.